Publicité

Erasmus Mundus : des masters pour étudier dans au moins deux pays européens

Environ 150 de ces cursus sont accessibles aux étudiants français, dans tous les domaines. Leur originalité : ils se suivent dans au moins deux universités européennes, dans une filière jugée innovante et porteuse.

Le Royaume-Uni, même sorti de l'Union européenne, reste dans les dispositifs Erasmus.
Le Royaume-Uni, même sorti de l'Union européenne, reste dans les dispositifs Erasmus. (iStock)

Par Laura Makary

Publié le 22 sept. 2022 à 11:58Mis à jour le 22 sept. 2022 à 14:02

Après une licence de biologie des organismes et des écosystèmes à l'université de Bordeaux, Melina réfléchit. Quelle suite donner à ses études ? C'est lors d'une journée de présentation des masters de sa fac qu'elle découvre le cursus qui lui donne envie : le master dont l'intitulé anglais est « Marine environment & resources ». L'étudiante se rend vite compte qu'il ne s'agit pas d'une formation comme les autres mais d'un master Erasmus Mundus.

Au moins deux pays européens

Ce nom ne vous parle peut-être pas. Pour le grand public, le programme Erasmus correspond souvent aux mobilités étudiantes d'un semestre, dans une université européenne. Pourtant, ces masters Erasmus Mundus un peu particuliers, existent depuis 2004 et sont souvent synonymes de belles opportunités. Le principe : le jeune étudiera dans plusieurs établissements partenaires, situés dans différents pays, dans une filière jugée innovante et porteuse. Le catalogue Erasmus Mundus en regroupe 163, dans tous les secteurs !

« Tous les étudiants admis doivent passer par au moins deux pays européens », détaille David Flacher, responsable du master Erasmus Mundus « Economic politics for the global transition » à l'Université de technologie de Compiègne. « Nous prenons le meilleur de ce que l'on trouve dans chaque université pour apporter des compétences uniques, de très haut niveau. » Objectif affiché : garantir un cursus académique de qualité, fondamentalement européen.

Publicité

Pour Melina, en plus de Paris, c'était le Pays basque espagnol, puis l'université de Southampton au Royaume-Uni. « C'était une expérience très enrichissante, et l'occasion de découvrir des fonctionnements complètement différents, d'un semestre à l'autre. Cela m'a beaucoup apporté, aussi en termes de réseau », se réjouit-elle. Désormais, Melina est chercheuse et travaille sur la pollution aux métaux dans les environnements aquatiques, au Portugal. « Le fait d'avoir fait un cursus très européen en master a clairement été un gros plus pour décrocher ma bourse de recherche », croit-elle savoir, ravie de son parcours.

Sujets interculturels

La recherche n'est cependant pas la seule voie possible à l'issue d'un master Erasmus Mundus, au contraire. Adélie peut en témoigner : durant ses études, elle souhaite se spécialiser dans la psychologie au travail. « Mon projet était de travailler en RH, dans un groupe avec une dimension internationale. Je voulais renforcer mes compétences linguistiques, tout en étant curieuse des sujets interculturels en entreprise », se souvient-elle, en master Erasmus Mundus entre Paris et Barcelone durant deux ans.

Cinq ans après son diplôme, Adélie n'en garde que du positif : « En deuxième année, nous avions des travaux de groupe à faire avec des étudiants du master basés dans d'autres pays d'Europe. Nous devions travailler et échanger sur nos dossiers à distance, avec des visions souvent différentes du sujet, c'était un travail intense et spécial. »

A l'issue du master, l'agence Erasmus + évoque une insertion « excellente ». Adélie n'a en effet pas eu de difficulté. « Je me suis sentie en confiance, dès mon stage de fin d'études chez HSBC. Pour décrocher un CDI, je me rappelle avoir bien mis en avant cette expérience durant l'entretien, et que cela avait été apprécié », raconte notre diplômée, aujourd'hui consultante interne en RH, engagée dans des projets de transformation.

Ouverture des candidatures en octobre

Attention, certains de ces masters sont très sélectifs. Mieux vaut anticiper le dossier qui peut être chronophage. « Par exemple, dans notre master, nous avons 1.000 candidats chaque année, issus de 110 pays, pour 40 places. Le dossier est lourd, il prend du temps et il faut être motivé », souligne David Flacher, enseignant à l'UTC. Les exigences dépendent d'un master à l'autre mais globalement, il s'agit d'un dossier classique de candidature (relevés de note, éléments administratifs, lettres de recommandation de professeurs, etc.) mais la difficulté réside en la traduction de tous ces documents.

Les candidatures s'ouvrent d'octobre à fin janvier. Sachant que des lettres de recommandation peuvent être demandées. Il est également possible de postuler à la bourse Erasmus Mundus, les frais de scolarité sont alors gratuits et l'étudiant touche jusqu'à 1.400 euros par mois, durant tout son master.

« Le dossier m'a pris du temps. Il fallait faire traduire les diplômes, les bulletins de note, cela demande de s'investir », confirme Nathan, diplômé du master « Media & Globalisation », passé par le Danemark et Londres. Un niveau C1 en anglais était également exigé pour postuler. Mais cela en valait visiblement la peine, Nathan garde lui aussi un très bon souvenir de son cursus : « Nous avions chacun une expérience différente, certains voulaient devenir journalistes, d'autres faire de la recherche, de la communication, travailler dans des institutions… Cette dimension transversale était passionnante. » Un bon souvenir, mais surtout de beaux débouchés, puisqu'il est journaliste à l'AFP et assistant de recherche à Sciences Po.

Pour les intéressés

Pour découvrir l'intégralité des formations accessibles, le lien est ici.

Laura Makary

Publicité