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Audencia, une école de management piégée par ses contradictions

Au début de septembre, Audencia inaugurait une nouvelle école interne dévolue à la transition écologique et sociale, au moment où une série d’enquêtes de « Mediacités » décrivent un « management toxique et sexiste » au sein de l’établissement, aux antipodes des valeurs affichées.

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Publié le 06 octobre 2022 à 11h00, modifié le 17 octobre 2022 à 13h59

Temps de Lecture 3 min.

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L’école supérieure de commerce et de management Audencia, à Nantes.

Tout avait bien commencé : Gaïa, la nouvelle école interne d’Audencia, inaugurée à la rentrée 2022, suscite un bel engouement. La première promotion de cet institut enseignant les « pratiques managériales à impact positif » rassemble 191 jeunes, bien plus que ce que la direction de l’école de commerce nantaise n’osait espérer.

Le 5 septembre, à Nantes, les étudiants ont célébré leur rentrée avec une « marche du temps profond » le long de l’Erdre, un parcours de 4,6 km pour appréhender les 4,6 milliards d’années de la Terre, observer la biodiversité et découvrir l’histoire de la planète. Ils ont échangé avec des membres du collectif Pour un réveil écologique ou encore Walter Bouvais, coauteur du film Animal, du réalisateur Cyril Dion, et fondateur d’Open Lande, un accélérateur de projets innovants. Les étudiants ont aussi pris connaissance du programme de Gaïa : des cours sur la biodiversité, la finance d’impact, en passant par le management inclusif et social.

Ont-ils également lu, quelques jours plus tard, l’enquête de Mediacités consacrée à leur école, mise en ligne le 8 septembre ? Le magazine a recueilli le témoignage de dix-neuf collaborateurs d’Audencia, de tout niveau hiérarchique, qui décrivent un « management toxique » au sein de l’établissement. Un comble dans cette école d’enseignement des pratiques managériales. Stress, pression, manipulation, rabaissement, burn-out, arrêts maladies, départs de dizaines de collaborateurs, contournement du droit du travail… Les témoignages sont affligeants.

Course aux classements

Contactée par Le Monde, la direction d’Audencia conteste les accusations. A commencer par les départs : l’école affirme que ces dernières années, le taux de turnover a oscillé entre 3 % et 7 % (ce qui reste proche de la moyenne), le taux le plus élevé ayant été atteint en 2017, avant que Christophe Germain, mis en cause par l’enquête de Mediacités, soit nommé directeur général.

Ces pratiques managériales seraient exacerbées par la « course aux classements » dans laquelle est engagé l’établissement, rapportent la vingtaine de salariés interrogés par Mediacités. Audencia ambitionne de passer de 7 000 à 10 000 étudiants d’ici à 2025 et de faire grimper son budget de 75 millions à 100 millions d’euros. Sans compter les publications internationales, qui doivent passer de 350 à 560 sur cinq ans et… l’ouverture de l’école interne Gaïa.

Lire notre enquête : Article réservé à nos abonnés Discrimination, sexisme... les écoles de commerce peinent à changer de culture

Les témoignages évoquent d’autres pratiques. Lors du premier confinement, en 2020, une grande partie des salariés a été placée temporairement en chômage partiel à 50 %. Pourtant, les exigences n’ont pas été revues à la baisse. « On nous a mis la pression dans chaque direction pour qu’on travaille à fond. Le seul collègue que je connais qui a travaillé à 50 % a été moqué et traité de feignant », rapporte une salariée dans Mediacités. D’autres ont témoigné dans le même sens. La direction, de son côté, dément avoir abusé du système. Au Monde, elle assure que « la réglementation a été scrupuleusement respectée et le dispositif [de chômage partiel] n’a été appliqué que pour une très brève période ».

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