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5 ans après #metoo, les avancées et les limites de la prévention dans le cinéma, le théâtre ou la danse

Cellules d’écoute, formations à la prévention, référents harcèlement sont des outils désormais bien installés, même si la libération de la parole reste compliquée.

Par , et

Publié le 10 octobre 2022 à 05h30, modifié le 10 octobre 2022 à 20h25

Temps de Lecture 4 min.

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Lors d’une projection de film au festival Berlinale Summer Special, à Berlin, le 12 juin 2021.

Dans le milieu culturel, tout le monde l’appelle la « cellule Audiens ». Depuis sa création, en juin 2020, la cellule d’écoute psychologique et juridique réservée aux professionnels du spectacle vivant et enregistré, pilotée par l’organisme de protection sociale Audiens, a reçu plus de 320 appels – émanant à 82 % de femmes, 68 % des faits dénoncés sont commis par des supérieurs hiérarchiques.

Parmi ceux recueillis, il y a celui d’Enora (les prénoms ont été modifiés), jeune talent en musique urbaine qui se dit victime d’« attouchements et d’agressions sexuelles » par son directeur artistique. Ou de Mathilde, jeune employée au guichet d’un théâtre, qui relate être quotidiennement confrontée « aux remarques dégradantes, humiliantes et offensantes » de son directeur. Ou encore de Théo, comédien, qui a été, lors d’un tournage, « harcelé moralement puis sexuellement » par le réalisateur.

Lancée à l’initiative de la Fédération des entreprises du spectacle vivant, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma (Fesac), cette cellule vient d’être élargie aux secteurs du jeu vidéo et du livre.

#metoo,
les cinq ans
d’une révolution

En contactant la plate-forme, les victimes, essentiellement des intermittents du spectacle, cherchent les moyens de se défendre, mais redoutent souvent qu’une action en justice les pénalise dans le métier. « Nous sommes dans un secteur où il y a beaucoup de précarité et où la cooptation et les réseaux sont très importants pour décrocher une embauche. Les femmes victimes se disent : “Est-ce que je parle, au risque de devoir me reconvertir, ou est-ce que je serre les dents et je fais carrière ?” », déplore Claire Serre-Combe, responsable du collectif Femmes-mixité à la fédération CGT Spectacle.

« Crainte d’être black-listé »

Le 16 octobre 2021, seules quelque deux cents personnes avaient participé à la manifestation organisée après le lancement du mouvement #metoothéâtre. Et dans les rangs des manifestantes, très peu acceptaient de donner leur nom. « On a tellement peur de perdre une place, dans ce milieu où tout se sait très vite, que l’on se tait », témoignait une jeune comédienne.

« On a tellement peur de perdre une place, dans ce milieu où tout se sait très vite, que l’on se tait », une comédienne

Ce sont probablement ces peurs qui freinent les témoignages et les dépôts de plainte des professionnels du théâtre et de la danse. « La crainte d’être blacklisté est un vrai sujet, constatent les responsables de la cellule Audiens. La plupart des victimes n’osent pas dénoncer ces violences, dans un milieu où tout le monde se connaît. La notoriété de certains des auteurs semble aussi être un frein à toute procédure à leur encontre. »

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