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Les patrons de l’hôtellerie-restauration saluent l’idée d’un titre de séjour « métiers en tension »

Le projet du gouvernement de régulariser certains salariés sans papiers pourrait soulager un secteur, qui fait face à de graves difficultés de recrutement et à un déficit d’attractivité depuis la crise due au Covid-19.

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Publié le 04 novembre 2022 à 04h47, modifié le 04 novembre 2022 à 08h57

Temps de Lecture 4 min.

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Il y a quelques mois, Antoine Puillon, propriétaire des Garçons du Port, un hôtel-restaurant de l’île de Groix (Morbihan), a rencontré Hortense, originaire du Burkina Faso. Elle souhaitait travailler comme femme de chambre dans son hôtel, le courant était bien passé. « On avait vraiment besoin de l’embaucher. C’est devenu la croix et la bannière pour trouver des gens. Elle n’avait pas de papiers en règle, alors on a commencé à regarder les démarches. C’était d’une complexité extrême. C’était risqué pour nous, risqué pour elle, et très aléatoire : on a laissé tomber », explique le patron breton.

La possibilité d’obtenir un titre de séjour « métiers en tension », annoncée par les ministres de l’intérieur, Gérald Darmanin, et du travail, Olivier Dussopt, mercredi 2 novembre, dans un entretien au Monde, aurait-elle changé la vie d’Hortense, si elle avait existé en 2022 ? Cette proposition, qui devrait concerner certains métiers en pénurie de main-d’œuvre, fera l’objet de concertations « dès le mois de novembre », a expliqué le ministre du travail. Elle pourrait figurer dans le nouveau projet de loi sur l’immigration porté par le gouvernement, qui doit être examiné début 2023. Ce « que nous proposons, c’est de mettre fin à une forme d’hypocrisie », a indiqué le ministre.

Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, le patronat a accueilli avec soulagement cette possibilité, qui concernerait des personnes déjà présentes sur le territoire. A l’instar du bâtiment, autre secteur « en tension », les cuisines des restaurants ou les couloirs des hôtels emploient de nombreux travailleurs sans papiers, de manière déclarée ou non. « Si on peut mettre à plat les choses, arrêter tout ce trafic, ce sera bien. Plus généralement, nous défendons l’idée d’une immigration choisie, centrée sur des métiers dont nous avons besoin », affirme Laurent Duc, à la tête de la branche hôtellerie de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie.

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« Pour que notre secteur continue de fonctionner, il faut régulariser ces personnes, qui sont bloquées dans leur évolution et vivent des situations difficiles. Parfois, après plusieurs années dans un restaurant, certains disent à leur employeur : en fait, cette pièce d’identité ne m’appartient pas, je voudrais être régularisé. En général, les patrons les accompagnent, mais c’est très long, incertain », raconte Franck Trouet, du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie et de la restauration.

« Des métiers abandonnés »

Si ces organisations patronales applaudissent, c’est que le secteur est confronté à des problèmes de recrutement sans précédent, qui s’ajoutent à la flambée des coûts des matières premières, de l’énergie, aux difficultés pour rembourser les prêts garantis par l’Etat… Pour l’année 2022, les employeurs de l’hôtellerie-restauration auront eu besoin d’embaucher 360 000 personnes, soit 23 % de plus que l’année précédente, selon l’enquête annuelle « Besoins en main-d’œuvre » de Pôle emploi. La majorité de ces recrutements sont estimés « difficiles » par les recruteurs, en particulier pour les serveurs et les cuisiniers. Faute de trouver du personnel, des établissements ont cessé d’ouvrir certains jours, réduit le nombre de tables…

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