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L’aide à domicile, un secteur en quête d’argent et en manque de temps

Face à une crise de recrutement aiguë, le gouvernement multiplie les mesures financières, dont la prochaine augmentation du tarif horaire minimum de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Mais plus que le salaire, la question du temps d’accompagnement auprès des personnes âgées est cruciale.

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Publié le 03 novembre 2022 à 11h30, modifié le 03 novembre 2022 à 13h59

Temps de Lecture 4 min.

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Une auxiliaire de vie au domicile d’une personne âgée dépendante, le 6 avril 2020, à Paris.

Portages de repas annulés, toilettes du matin effectuées à l’heure du déjeuner, promenades écourtées… La pénurie d’aides à domicile assombrit le quotidien des personnes âgées en perte d’autonomie qui font appel à elles. Or, jamais la crise du recrutement n’a été aussi aiguë. « Depuis deux ans, on n’arrive ni à les recruter ni à les garder. Le métier ne fait vraiment plus envie », se désole Laïtitia Minsé, directrice d’un service d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD), à Caen. Les 7 200 SAAD de France doivent presque tous renoncer à répondre à des demandes d’intervention auprès des publics âgés, faute de personnel. Le taux de dossiers refusés « frôle les 30 % dans l’Aube contre 20 % en 2019 », s’alarme Philippe Pichery, président (divers droite) du département.

Pour revaloriser le métier, le gouvernement multiplie les mesures financières depuis trois ans. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale lundi 31 octobre, prévoit ainsi de relever le tarif horaire minimum pour l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Ce barème plancher avait été fixé à 22 euros à sa création, au 1er janvier 2022. Il a contraint les conseils départementaux qui fixent le niveau horaire de l’APA sur leur territoire à revaloriser leurs tarifs dont la plupart étaient inférieurs. Versée à quelque 760 000 personnes de 60 ans ou plus, vivant chez elles, l’APA couvre en partie leurs dépenses pour rémunérer une aide à domicile.

Lors du débat du PLFSS 2023 à l’Assemblée nationale, Jean-Christophe Combe, ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, s’est engagé à augmenter par arrêté le tarif plancher national à 23 euros en 2023. Il a également soutenu l’adoption d’un amendement qui prévoit qu’à partir de 2024 le tarif minimum de l’APA évoluera tous les ans suivant l’inflation.

Saluées sur tous les bancs de l’Assemblée – parce qu’elles vont « dans le bon sens » –, ces deux mesures n’en sont pas moins jugées insuffisantes sur la question de la revalorisation des salaires. « A 23 euros, le tarif national compense exclusivement l’inflation et les augmentations du smic de 2022 ! », regrette la Fédération française des services à la personne et de proximité. Ce tarif plancher est loin de couvrir le coût de revient d’une heure d’intervention à domicile – qui est de 32 euros, calcule l’UNA, la fédération nationale de services associatifs.

« Diminuer drastiquement les déplacements »

Le gouvernement répond qu’il a créé, en sus du tarif plancher garanti financé, une dotation horaire complémentaire de 3 euros. Mais seuls les SAAD qui améliorent leur service (interventions le soir, le dimanche, les jours fériés) y auront droit. Obtenir cette « carotte » suppose d’avoir des charges en plus pour l’obtenir.

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