LVMH a obtenu l’aval du conseil d’administration de l’Ecole polytechnique, mardi 8 novembre. Réuni sur un ordre du jour extraordinaire, le conseil, qui compte 24 membres votants, a voté en faveur du projet porté par LVMH pour la création d’un laboratoire de recherche sur le campus de l’Institut polytechnique de Paris (IPP) à Palaiseau (Essonne). Par dix-neuf voix pour, la délibération a été acceptée, selon l’établissement.
Cette décision ouvre la voie à la cession de ce terrain de 30 000 mètres carrés environ par l’Etablissement public d’aménagement du plateau de Paris-Saclay (EPA-PS) au groupe de luxe. A l’horizon 2026, LVMH entend créer un bâtiment de 22 000 mètres carrés pour y abriter 300 chercheurs. Le montant de l’opération excéderait 100 millions d’euros, a fait valoir le groupe de Bernard Arnault.
Eric Labaye, président de l’Ecole polytechnique et de l’IPP, s’est félicité de cet « accord positif » qui valide le « partenariat stratégique » avec LVMH et permettra l’implantation du groupe dans le Parc d’innovation, créé conformément au protocole foncier signé entre l’EPA-PS et l’Ecole polytechnique. Le groupe qui détient Dior et Louis Vuitton serait le premier à s’y implanter. « Six ou sept autres parcelles sont constructibles. Elles pourraient accueillir d’autres centres de recherches d’entreprises ou laboratoires partagés entre des sociétés et des incubateurs, par exemple », évoque M. Labaye.
Un « signal négatif »
Cette décision n’est pas une surprise, observe l’association Polytechnique n’est pas à vendre !, fermement opposée à la cession. Pour autant, elle estime que ce vote serait un « signal négatif envers le projet de LVMH », puisque quatre personnes se sont exprimées contre ce projet et une autre s’est abstenue. « Ce n’est pas habituel au sein de son conseil d’administration, coutumier de plébiscite », juge le porte-parole du collectif, Matthieu Lequesne.
A la veille de la tenue de la réunion, l’association a informé les membres du conseil d’administration qu’elle entend consulter un avocat, Me Guillaume Hannotin, pour « défaut d’information du conseil ». A l’en croire, certains documents qui leur ont été soumis sont restés confidentiels. Et cette obligation aurait notamment compliqué la consultation des personnels qui sont représentés au conseil. L’association pourrait ultérieurement engager un recours devant le tribunal administratif. Tout en reconnaissant ce droit « dans une démocratie », M. Labaye se défend de tout manquement et s’étonne de « cette méthode ».
Contribuer
Réutiliser ce contenu