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Mathématiques : les mesures de Pap Ndiaye pour redresser la barre

Le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, a annoncé aux « Echos » une série de mesures pour relever le niveau des élèves en mathématiques, au lycée, au collège et en primaire. Le CNRS, qui organise les Assises des mathématiques à partir de ce lundi, tire la sonnette d'alarme sur le niveau et la désaffection pour la discipline.

A partir de septembre prochain, les mathématiques redeviendront obligatoires pour tous les élèves de première.
A partir de septembre prochain, les mathématiques redeviendront obligatoires pour tous les élèves de première. (Lionel Bonaventure/AFP)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 14 nov. 2022 à 06:00Mis à jour le 14 nov. 2022 à 06:11

Certains élèves sont « fâchés avec les mathématiques » et il faut les « réconcilier » avec la discipline. Tel est l'objectif que décline Pap Ndiaye, dans une interview publiée dimanche sur le site web des « Echos ». Le ministre de l'Education nationale annonce des mesures pour le lycée, le collège et l'école primaire, tandis que le CNRS, qui s'inquiète de la chute du niveau et de la désaffection pour la discipline, organise, à partir de ce lundi, trois jours consacrés à des Assises des mathématiques.

La solution est-elle entre les mains de l'Education nationale ? En partie, oui, répond Pap Ndiaye, qui glisse toutefois que « chaque niveau doit assumer ses missions en la matière », y compris l'enseignement supérieur.

En première, de l'option à l'obligation

A partir de septembre, l'heure et demie de mathématiques dans le tronc commun - qui n'était jusqu'ici qu'une option - deviendra obligatoire pour les élèves de première qui n'auront pas pris la spécialité mathématiques. Emmanuel Macron s'était engagé, dès le début de la campagne présidentielle, à « remettre » des mathématiques dans le tronc commun du baccalauréat, « toutes spécialités confondues ».

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L'emploi du temps des élèves qui n'auront pas choisi la spécialité mathématiques va donc quelque peu s'alourdir, alors qu'il est déjà plus chargé que dans d'autres pays. « C'est une réalité, mais l'objectif est ambitieux, rétorque Pap Ndiaye. Il est nécessaire de réconcilier les élèves fâchés avec cette discipline. » En seconde, 20 à 25 % des lycéens n'ont pas un niveau satisfaisant, indique-t-il.

Cet accroissement d'heures représente 400 à 425 postes en équivalents temps plein, précise le ministre, qui affirme que « ce n'est pas en mathématiques que les difficultés de recrutement ont été les plus marquées ». Certains élèves qui prenaient jusqu'ici la spécialité mathématiques sans appétence particulière devraient aussi s'en détourner. « Le ministre revient sur le lycée Blanquer de manière un peu forcée », a réagi la secrétaire générale du SNES-FSU, Sophie Vénétitay, qui se demande s'il y aura « suffisamment de professeurs » et s'interroge sur « les programmes ». En seconde, un module est aussi prévu pour les élèves en grande difficulté, au lycée général et technologique comme au lycée professionnel.

En 6e, aider les plus faibles et les plus forts

Pour le collège, alors que 20 % des élèves de 6e n'ont « pas un niveau satisfaisant en mathématiques », le ministre de l'Education annonce, pour la rentrée 2023, un module de consolidation de 1 h 30 par semaine pour les collégiens les plus en difficulté, et un module d'approfondissement, de 1 h 30 aussi, pour ceux qui peuvent aller plus loin. Les élèves les plus forts feront donc de l'approfondissement et les plus faibles, de la consolidation. Les proportions d'élèves dans l'un et l'autre des modules dépendront des collèges. D'autres propositions sont attendues pour les élèves de 5e en 2024 puis pour ceux de 4e en 2025.

Au primaire, le ministère se concentrera sur la formation des professeurs des écoles à l'enseignement des mathématiques . Ils sont 30 % à y avoir été formés, l'objectif est qu'ils le soient tous d'ici à la fin du quinquennat. Un focus sera mis sur ceux de la maternelle, précise Pap Ndiaye, « pour que l'apprentissage des mathématiques se fasse dès le plus jeune âge ».

Pour « porter ces transformations », le ministre compte s'appuyer sur le tout récent médaillé Fields, Hugo Duminil-Copin, qu'il présente comme l'« ambassadeur » de ses mesures pour les mathématiques.

« Un âge d'or des mathématiques »

C'est là tout le paradoxe de la France qui possède à la fois des mathématiciens recevant les plus hautes distinctions internationales et des alertes nombreuses - du manque d'attractivité pour devenir professeur de mathématiques à la chute des résultats des élèves dans les classements internationaux, comme TIMSS ou Pisa.

Or, « nous arrivons à un véritable âge d'or des mathématiques qui pourront contribuer à résoudre de très nombreux problèmes de la planète », souligne Stéphane Jaffard, coordonnateur des Assises et professeur à l'université Paris-Est Créteil. « Nos dirigeants prendront-ils l'initiative de réinvestir en mathématiques ? s'interroge-t-il. Notre appel sera-t-il entendu ? » Au côté de Pap Ndiaye, Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur et recherche) et Bruno Le Maire (Economie) sont attendus aux Assises des mathématiques.

Marie-Christine Corbier

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