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Education : au lycée général, Pap Ndiaye veut « la parité » filles-garçons

Il faut, d'ici à la fin du quinquennat, 50 % de filles « dans les spécialités du lycée général où elles sont peu représentées », notamment en sciences, annonce aux « Echos » le ministre de l'Education, Pap Ndiaye. La règle doit s'appliquer aussi aux garçons, peu présents dans les spécialités littéraires. Les proviseurs vont devoir s'engager sur des objectifs.

Le ministre de l'Education, Pap Ndiaye, veut 50 % de filles et 50 % de garçons dans les spécialités où ils sont peu représentés.
Le ministre de l'Education, Pap Ndiaye, veut 50 % de filles et 50 % de garçons dans les spécialités où ils sont peu représentés. (Mathilde MAZARS/REA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 14 nov. 2022 à 06:00

Pour améliorer l'égalité filles-garçons dans le système éducatif, plusieurs scénarios étaient en réflexion. L'objectif est désormais clair : Pap Ndiaye veut atteindre « la parité d'ici à la fin du quinquennat », dans les différentes spécialités du lycée. Pour le ministre, la seule situation acceptable est d'avoir 50 % de filles dans les spécialités du lycée général où elles sont peu représentées, et inversement pour les garçons qui ne sont, par exemple, que 4,6 % dans la spécialité humanités, littérature, philosophie, a affirmé le ministre de l'Education nationale, dans une interview publiée dimanche sur le site des « Echos » .

Dans un rapport publié en juillet 2021, le groupe de travail adossé au comité de suivi de la réforme du bac avait proposé « un objectif cible de 30 % au moins de mixité dans les enseignements de spécialité, les séries technologiques et les filières post-bac d'ici trois ans ». L'ex-ministre Jean-Michel Blanquer voulait, « dans tous les domaines, y compris dans l'enseignement professionnel, au moins 30 % d'élèves des deux sexes et tendre vers 50 % ». Dans une interview aux « Echos » , il avait cité l'objectif de « 30 % de filles en informatique, ou 30 % de garçons en service à la personne là où il n'y en a que 5 % ». Viser 50 % est « un objectif naturel », ajoutait-il, « dans les classes préparatoires en particulier ».

Pap Ndiaye fixe un objectif de 50 %, mais limité au lycée général. « L'objectif est d'atteindre la parité filles-garçons dans les spécialités mathématiques, physique-chimie et mathématiques expertes », précise le ministère en indiquant que les filles sont majoritaires en sciences et vie de la Terre. Pour les spécialités « sciences de l'ingénieur » et « numérique et sciences informatiques », le ministère veut « tendre vers la parité ».

Pas de quotas

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Le ministre et son prédécesseur se retrouvent sur l'idée de ne pas imposer de quotas. « On ne peut pas forcer les élèves à prendre des spécialités dont ils n'auraient pas envie », explique Pap Ndiaye. Le ministre renvoie à la lutte contre les stéréotypes dès la maternelle et au travail des associations, qui, à l'instar d'Elles bougent, peuvent selon lui aider à convaincre les jeunes filles de faire carrière dans l'informatique ou de devenir ingénieure, là où les entreprises et les grandes écoles ne cessent de répéter qu'elles manquent cruellement de femmes.

Pour avancer sur ce sujet de la parité, le ministre compte « mobiliser très fortement les chefs d'établissement, les professeurs et sensibiliser les familles, pour aller chercher une par une les filles qui ont une appétence en la matière ». Il dédramatise l'enjeu en expliquant par exemple que, pour atteindre la parité en maths expertes - cette option très prisée des lycéens qui poursuivent dans des filières scientifiques après le BAC -, il suffirait en moyenne de « convaincre quatre filles par lycée ». « Ce n'est pas un Himalaya à atteindre ! », lance-t-il.

Pour la rentrée prochaine, chaque proviseur « devra donner son objectif au rectorat » - tous ne sont pas dans la même situation. « Il ne faudra pas qu'il soit au ras des pâquerettes », glisse un haut responsable, en indiquant que le nouvel ambassadeur des mathématiques, le très récent médaillé Fields Hugo Duminil-Copin, doit aussi contribuer à « faire du ramdam » sur le sujet.

Marie-Christine Corbier

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