Métiers en tension : le rapport Dole invite régions et branches professionnelles à intensifier le dialogue

Un rapport remis au gouvernement sur les tensions de recrutement insiste sur l’importance de la coordination entre le service public de l’emploi, les territoires et les branches professionnelles.

Mieux associer les branches professionnelles à la réduction des tensions de recrutement était l’objet de la mission confiée en mars 2021 à Philippe Dole. En 2022, alors que le gouvernement cherchait à davantage impliquer ces acteurs paritaires, l’inspecteur général des affaires sociales honoraire a dressé le bilan de sa démarche dans un rapport remis à Olivier Dussopt, mardi 8 novembre. Elaborées à partir de son travail d’animation auprès de plusieurs branches (bâtiment, transports, conseil numérique, métallurgie, métiers de bouche) et d’interface avec les pouvoirs publics, ses 11 recommandations ont pour ambition de traiter plus efficacement le sujet des pénuries de candidats.

Philippe Dole souligne l’importance d’un dialogue plus continu et structuré avec les branches afin d’affiner les politiques publiques d’orientation et de formation que pilotent les régions. "L’élaboration d’un plan d’actions réaliste doit s’inscrire dans une démarche anticipée, nourrie par le dialogue territorial auquel les branches et leurs représentants doivent impérativement être associés". La balle est surtout dans le camp des branches professionnelles, "invitées à s’assurer de leur représentation territoriale". Et pour cause : ces dernières ne sont pas toujours mandatées en interne lorsqu’elles dialoguent avec les régions. Un "problème d’interlocuteur et de cohérence" qui prive les actions locales d’un "réel relais politique".

Sur le volet de la formation des demandeurs d’emploi, Philippe Dole invite à "revisiter les démarches de gestion prévisionnelle des emplois et compétences territoriales" pour "s’assurer d’une meilleure allocation des ressources". Parmi les recommandations : établir une programmation prévisionnelle et pluriannuelle sur deux ans impliquant les branches, régions, Pôle emploi et les Opco (opérateurs de compétences), anticiper les opérations de recrutement préparatoires aux sessions de formation pour mieux préparer les publics à la connaissance des métiers, ou encore accroître l’implication des entreprises en amont, en cours et après les formations.

Régions de France s’engage dans un cycle de discussions sur les "freins à l’emploi" avec les partenaires sociaux

Attachées à la poursuite du dialogue social hors de l’agenda étatique, les organisations syndicales et patronales ont défini un "agenda social autonome" en 2021 afin d’évoquer divers sujets (mobilité sociale, transition écologique, intelligence artificielle, formation…). C’est dans ce cadre qu’elles ont sollicité Régions de France, afin d’évoquer en particulier les freins à l’emploi liés aux problèmes de logement, de santé ou encore de garde d’enfants. Demande acceptée par l’association d’élus. "On est sur quelque chose d’inédit", commente-t-on à Régions de France, qui s’engage à "associer les collègues des autres associations". Les discussions devraient démarrer avant les fêtes et se poursuivre en 2023.