Dans les lycées d’Île-de-France, on maintient le chauffage à 19 degrés

La région est elle aussi confrontée à la hausse des prix de l’énergie, notamment pour le chauffage des salles de classes des lycées dont elle a la charge. La facture devrait passer de 160 à 250 millions d’euros.

Dans les ateliers des lycées professionnels, il fera 14 degrés seulement ; les gymnases, eux, sont chauffés à 16 degrés.
Dans les ateliers des lycées professionnels, il fera 14 degrés seulement ; les gymnases, eux, sont chauffés à 16 degrés.

    Les 530 000 lycéens franciliens ne devraient pas grelotter cet hiver. Ou pas plus que d’habitude pour les grands frileux. « Depuis 2017, les classes des lycées franciliens sont chauffées à 19 degrés, explique James Chéron, vice-président à la région. Nous avons décidé de garder cette température cet hiver, malgré la hausse importante des prix de l’énergie. »

    19 degrés, c’est pour les 35 000 classes des filières classiques. Dans les ateliers des lycées professionnels, mieux vaut prévoir le pull : ce sera 14 degrés seulement. « Dans un atelier, on est debout, on bouge, les conditions sont différentes », précise le vice-président. Les gymnases, eux, sont chauffés à 16 degrés.

    Le marché est passé avec les fournisseurs au niveau régional, ce qui permet mécaniquement des économies d’échelle. « Avant 2015, chaque lycée gérait de son côté l’approvisionnement en gaz ou électricité. Nous avons tout regroupé en un seul marché pluriannuel. »



    Comme pour les particuliers et les entreprises, la facture énergétique explose pour chauffer les plus de 6 millions de mètres carrés des lycées. La région avait voté un budget de 160 millions d’euros pour l’année 2022. « Nous avons déjà rajouté 32 millions d’euros au budget supplémentaire cet été, note le vice-président. On sait déjà qu’il faudra ajuster encore pour coller à la réalité, sans doute 60 à 70 millions d’euros l’été prochain. »

    Des panneaux solaires sur le toit des établissements

    Un coût qui ne sera pas supportable longtemps si les prix de l’énergie continue de flamber dans les années à venir. C’est pourquoi le conseil régional s’est lancé dans un vaste plan d’investissement pour faire la part belle à la rénovation thermique dans le cadre des rénovations, ou dans l’utilisation de matériaux plus verts dans les constructions. C’est le cas par exemple au lycée Marcel-Cachin de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) avec notamment des revêtements de murs en bois et du chanvre pour l’isolation. Au final, un bâtiment labélisé HQE (haute qualité environnementale) : « Cette démarche environnementale, qui profite aussi à l’isolation, est au cœur des contrats passés avec les entreprises, comme la durabilité du bâtiment. »

    « Déjà, certains établissements sont chauffés avec de la géothermie, qui utilise la chaleur du sol, d’autres sont reliés à des réseaux de chaleur, indique James Chéron. Mais on ambitionne de baisser drastiquement la dépendance au gaz et à l’électricité. Nous avons notamment lancé un plan d’installation de panneaux solaires. Une centaine d’installations sont prévues d’ici à 2030. Déjà 11 lycées sur les 474 de la région, en sont équipés. »