« Meta-Wear », c’est ainsi que l’école Esmod a baptisé la classe inaugurée à la rentrée de septembre pour apprendre aux étudiants en création de mode à imaginer le style du futur, dans le métavers. Plaît-il ? Cette version d’Internet en plein boom, où l’on peut déambuler sous la forme d’un « avatar » dans des espaces virtuels, à travers des jeux vidéo, des boutiques virtuelles ou des applications mobiles. Les vêtements et accessoires que ces étudiants vont alors s’attacher à imaginer seront donc virtuels, construits en 3D sur ordinateurs grâce à des logiciels.
« En examinant les offres d’emploi de notre secteur, nous avons constaté une forte demande pour les profils familiarisés avec la mode virtuelle. Notre rôle est de former les étudiants pour les métiers d’aujourd’hui, mais aussi de demain », explique Véronique Beaumont, directrice générale d’Esmod. Ceux-ci sont multiples : créateur de mode digitale, designer d’accessoires en 3D ou encore créateur d’imprimés en 3D. Positionnée sur la 2e année du cursus « styliste designer mode », cette classe Meta-Wear offre un programme hybride axé sur le design créatif et technique ainsi que les enjeux de la mode virtuelle.
La demande a été telle que l’école, qui pensait ouvrir une seule classe, a dû en ouvrir deux, de vingt-huit élèves chacune. Les professeurs en création de mode ont, eux aussi, dû être formés à ces nouvelles pratiques, délaissant la toile à patron pour le tapis de souris. « Nous avons des intervenants spécialisés, et nos professeurs de création de mode ont été formés à des logiciels dédiés », détaille Véronique Beaumont.
Des bottines presque translucides
En février, l’Institut français de la mode (IFM) donnait, lui, le coup d’envoi de la semaine de la mode parisienne avec un défilé virtuel, pour lequel treize étudiants en « accessoires design master » avaient imaginé des accessoires entièrement digitaux, en collaboration avec la start-up parisienne Stage 11. On a ainsi pu voir, à travers une vidéo léchée transposée dans un univers luxuriant, les sacs à effet cuir souple d’Elsa Longret, les bottines presque translucides de Vittoria Xera ou encore les escarpins façon reptile ou dotés de « cheveux » de Romain Rossi.
Une créativité sans limites, possible grâce aux nouvelles technologies et qui résonne particulièrement avec les aspirations de la nouvelle génération d’étudiants qui évoluent au quotidien dans un monde virtuel, entre réseaux sociaux et jeux vidéo. L’IFM a, de plus, inauguré en octobre un cours sur la compréhension du langage, du sens et des enjeux du Web 3.0 mené par Denis Bonnay, normalien agrégé de philosophie et diplômé d’un DEA de logique mathématique.
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