Ce métier qui recrute : paysagiste, un emploi pour se mettre au vert

Il manque du monde, beaucoup de monde. Toutes les entreprises qui travaillent dans le secteur du paysage recrutent en masse. Quelque 65% d’entre elles doivent le faire d’ici la fin d’année.

Les entreprises de paysagistes recrutent en masse. Elles sont pleinement intégrées aux enjeux actuels liés à l'environnement. DR
Les entreprises de paysagistes recrutent en masse. Elles sont pleinement intégrées aux enjeux actuels liés à l'environnement. DR

    « Ces deux dernières années, nous recrutions 20 personnes par jour et nous avons même coutume de dire qu’il nous en aurait fallu 50. » Ces propos sont ceux de Laurent Bizot, président de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep). De quelles professions parle-t-on ? De celles qui gravitent autour du métier de paysagiste.

    « On embauche du CAP au bac + 5. Les parcours sont évolutifs et il y a vraiment la possibilité de faire carrière dans nos professions. Nous allons de l’entretien à la création de jardins — avec la mise en place de menuiserie, maçonnerie, arrosage, éclairage, bassins —, et l’élagage. Sans oublier la végétalisation du bâti et notamment des terrasses ou même des villes », détaille Laurent Bizot, qui officie à Paris et Sèvres (Hauts-de-Seine) depuis des années. Le secteur regroupe d’ailleurs quelque 30 000 entreprises, pour 90 000 salariés, avec un chiffre d’affaires global annuel de 6,5 milliards d’euros.



    Pourtant, cette large palette ne semble pas encore suffisante pour attirer les candidats dans un marché très concurrentiel, même si ces professions ont vu débarquer depuis deux ans des gens des métiers de la restauration et de la santé. « Aujourd’hui, chez nous, nous parlons de savoir-vert. Il y a vraiment une méconnaissance des formations et des possibilités. Nous avons l’image d’un métier difficile et pourtant celui-ci a du sens, c’est ce que réclament les jeunes désormais », poursuit le président de l’Unep.

    Des professions en pointe de l’écologie

    Un argumentaire repris par Franck Serra, maître jardinier 2021, qui officie dans le Périgord, à Coulounieix-Chamiers (Dordogne). « Oui, nous sommes en pleine croissance et nous sommes pluridisciplinaires avec des postes aussi bien d’ouvrier paysagiste, que de responsable d’équipe ou de conducteur de chantier. Ce sont des métiers qui proposent des salaires entre 1800 et 3000 voire 4000 euros brut par mois. Notre grille de rémunération a été revue à la hausse de 5 % ces derniers mois, vante ce professionnel. Nous créons 25 000 postes et le problème, c’est qu’il y a un grand décalage entre la formation des jeunes et leur arrivée sur le marché du travail, même si nous sommes sur le bon chemin. »



    CAP de paysagiste-jardinier, apprentissage, reconversion professionnelle… Tout est possible pour faire ses débuts dans ces professions de terrain. D’autant plus qu’elles s’inscrivent dans l’air du temps avec toutes les problématiques liées au climat, à l’eau et plus généralement à la transition écologique. « Désormais, nos jardins sont pleinement intégrés à leur environnement, à un territoire, à un secteur géographique. Ils sont responsables et résilients », affirme Franck Serra.

    « Nous avons une vraie expertise sur les sujets environnementaux. Nos équipes ont une connaissance certes du végétal mais aussi des sols, de l’eau et des insectes. Nous avons un vrai rôle à jouer, rebondit Laurent Bizot, de l’Unep. D’ailleurs, nous travaillons à la végétalisation des terrasses ou des villes pour procurer de la fraîcheur l’été et de la chaleur l’hiver avec l’écoesthétisme. Nous sommes au cœur des sujets d’aujourd’hui et de demain. »

    Le secteur n'est pour l'instant composé qu'à 12% de femmes, un chiffre que le président de l’Union nationale des entreprises du paysage veut rapidement voir à la hausse.
    Le secteur n'est pour l'instant composé qu'à 12% de femmes, un chiffre que le président de l’Union nationale des entreprises du paysage veut rapidement voir à la hausse. DR

    Les femmes sont attendues

    Si la branche a réalisé des efforts dans le domaine salarial, elle en fait également sur les équipements et la féminisation de ses salariés. L’outillage devient plus léger, l’électrique remplace le thermique, et s’il n’y a actuellement que 12 % de femmes, essentiellement dans des métiers administratifs, tout est fait pour les séduire. « Oui, nous travaillons dehors mais également en intérieur sur la création de jardin, cela peut permettre aux candidates de s’y retrouver car le métier devient alors moins pénible, déclare Laurent Bizot. Plus globalement, nous exerçons du lundi au vendredi de 8 heures à 17 heures, pas le week-end. C’est aussi un atout. »

    Et Franck Serra de conclure : « On ne taille pas seulement des haies, on ne pousse pas uniquement des tondeuses. On ne plante pas tous les jours, mais on touche à tout et ce, du 1er janvier au 31 décembre. Il y a du travail toute l’année chez nous. »

    À vous de jouer : le site de la profession vous donne toutes les ficelles pour vous y retrouver : https://www.lesmetiersdupaysage.fr. Le Centre d’information et de documentation jeunesse a également rédigé une fiche sur ces métiers https://www.cidj.com/metiers/paysagiste.

    Il recrute : Laurent Ridier, directeur de la Coopérative d’aménagement des jardins et espaces verts

    Laurent Ridier, président de la Cajev, met notamment en avant le fait que sa Scop a signé des accords de participation et d'intéressement.
    Laurent Ridier, président de la Cajev, met notamment en avant le fait que sa Scop a signé des accords de participation et d'intéressement. LP/Nicolas Maviel

    Laurent Ridier a le sourire. Le directeur de la Coopérative d’aménagement des jardins et espaces verts (Cajev), en Vendée, est à la recherche de dix nouveaux collaborateurs pour les quatre sites de son entreprise.

    Les postes. « Je recherche en premier lieu deux chefs d’équipe. Un premier plus axé sur la création et un second qui sera sur la partie entretien. Dans l’idéal, ce sont deux personnes avec déjà de l’expérience, car elles vont travailler sur différents chantiers, aussi bien pour des particuliers que des collectivités, attaque Laurent Ridier. À côté de ça, je recrute aussi huit ouvriers paysagistes. Les postes sont basés à La Roche-sur-Yon (deux sites), à Sainte-Hermine et Bretignolles-sur-Mer. »

    Les avantages. « Nous sommes une Scop (société coopérative et participative), toutes les personnes ont vocation à devenir associées, donc à toucher les dividendes chaque année en fonction du capital placé. Nous avons aussi des accords de participation et d’intéressement, ce qui n’est pas négligeable », vante le dirigeant.

    Les salaires. Pour les postes de chef d’équipe comptez 2100 euros brut par mois, hors primes liées au minimum garanti, comme le veut la convention collective (prime de panier et prime de déplacement). Pour les ouvriers paysagistes, ce sera entre 1600 et 1800 euros brut mensuel (toujours hors primes). « Ces primes représentent au minimum 220 euros net par mois », précise Laurent Ridier.

    Pour postuler, écrivez un mail à contact@cajev.fr.