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L’architecture au défi des troubles du spectre autistique

Deux établissements, à Soisy-sur-Seine (Essonne) et à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), associent avec réussite principes constructifs et souci du soin.

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Publié le 27 novembre 2022 à 14h00, modifié le 29 novembre 2022 à 13h37

Temps de Lecture 5 min.

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L’hôpital l’Eau vive réalisé par l’agence Tolila + Gilliland, le 27 juin 2022, à Soisy-sur-Seine (Essonne).

Un mur qui sonne creux, c’est une brèche qui se déchire dans le réel. La porte ouverte, pour les rêveurs, à des fantasmes de trésor oublié, de passages secrets, de fantômes égarés en quête de délivrance… Chez d’autres, le vide perçu est source d’angoisse. Aux personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA), il peut donner le sentiment de ne pas être suffisamment « contenu ». Cette condition qui se traduit par une forme d’hypersensibilité (à l’espace, au bruit, à la lumière, aux matières, aux odeurs…) produit, en effet, chez certains le sentiment d’être comme « en apesanteur », explique Véronique Layer, cheffe de service du nouveau foyer médicalisé pour adultes autistes de l’hôpital l’Eau vive, à Soisy-sur-Seine (Essonne). Les murs de cet établissement qui a ouvert en septembre se devaient donc d’être bien pleins. Et ils le sont.

Les trente chambres de l’hôpital l’Eau vive se répartissent dans deux ailes symétriques, intégralement conçues en bois

Réalisé par l’agence Tolila + Gilliland, il a été conçu en collaboration étroite avec le personnel soignant et les représentants de la maîtrise d’ouvrage, l’ASM13, association de santé mentale du 13e arrondissement de Paris qui accorde une grande importance au respect de la personne et s’oppose, notamment, à la contention physique. L’acoustique y est particulièrement absorbante. Et les couleurs très neutres.

Implanté au sein d’un grand parc arboré, le bâtiment s’insère admirablement dans un ensemble de pavillons de style international réalisés au cours des années 1960 par Nicole Sonolet pour accueillir les services psychiatriques délocalisés des hôpitaux du 13e arrondissement de Paris. Il se compose de trois blocs hétérogènes imbriqués en enfilade, qui s’élèvent chacun sur deux niveaux. Celui du milieu, qui accueille les espaces collectifs – accueil, salles d’activité, de relaxation, réfectoire, administration… –, reprend la syntaxe des pavillons de Sonolet : structure béton, façade à ossature bois recouverte d’un enduit blanc, fenêtres horizontales anoblies par de beaux cadres en bois. Les trente chambres, elles, se répartissent de part et d’autre, dans deux ailes symétriques, intégralement conçues en bois, comme le suggère leur bardage, manteau de lattes grisées rythmé par des épines et des encadrements de fenêtre en bois naturel.

Lumière tout en douceur

Guidés par l’idée que « chacun devait pouvoir trouver à tout moment une atmosphère qui lui corresponde », les architectes ont accordé, autant que possible, principes constructifs et souci du soin. Une attention particulière a été portée à la qualité et à la texture des matériaux, ainsi qu’à la lumière tout en douceur qui se diffuse à certains endroits, par un puits de lumière percé dans la toiture, à d’autres, plus frontalement, par les grandes ouvertures qui cadrent le parc.

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