Les écarts de niveau entre les élèves les plus défavorisés et les élèves hors éducation prioritaire continuent de se réduire. C’est le principal enseignement des évaluations nationales de CP, de CE1 et de 6e réalisées dans les classes à la rentrée 2022 et dont les résultats ont été diffusés le 25 novembre par le ministère de l’éducation nationale. En français comme en mathématiques, les élèves scolarisés dans le réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP+), considérés comme les plus fragiles sur le plan scolaire, ont « surperformé » cette année, s’est félicité le directeur général de l’enseignement scolaire, Edouard Geffray, qui présentait ces résultats. Ceux-ci sont globalement stables sur toutes les compétences évaluées dans les trois niveaux – à l’exception du français en CE1 et en 6e, où le niveau se dégrade légèrement.
Dans le détail, pour la classe de CP, les écarts entre les élèves de REP+ et ceux de l’enseignement public hors éducation prioritaire se réduisent en 2022 sur des compétences comme « manipuler des phonèmes » et « connaître le nom des lettres et leur son ». Pour le CP comme pour les autres niveaux, les élèves de REP+ sont ceux qui ont le plus souffert du confinement. En septembre 2020, soit à la rentrée qui a suivi la première vague de Covid-19, les écarts entre leurs résultats et ceux des élèves hors éducation prioritaire se sont de nouveau dégradés, après avoir commencé à se résorber entre 2019 et 2020, sous l’effet du dédoublement des classes de CP, entamé pour l’éducation prioritaire dès la rentrée 2017.
En mathématiques, les écarts entre les élèves de REP+ et les autres se sont également réduits, toujours pour la classe de CP. Pour la compétence « résolution de problèmes », par exemple, on constatait un écart de 24,7 points en 2019, entre les élèves de REP+ et ceux scolarisés hors éducation prioritaire. Les élèves de REP+ ayant progressé plus vite que les autres, cet écart s’est réduit à 23 points. « A la rentrée 2021, nous avions 55 % de grandes sections de maternelle dédoublées en éducation prioritaire, et l’accent avait été mis sur les REP+, rappelle Edouard Geffray. Ces élèves sont devenus les élèves de CP de cette année. C’est donc très probablement l’effet du dédoublement accéléré des grandes sections en REP+ qui conforte cette évolution. »
Progression en « fluence » pour les 6e
En CE1, si certaines compétences sont stables – en particulier en mathématiques –, d’autres se dégradent légèrement : les élèves ont des résultats en baisse « en lecture et en écriture ». Ils ne sont plus que 74,8 % à produire un résultat satisfaisant pour la compétence « écrire des mots », contre 77,1 % en 2019. Pour Edouard Geffray, on peut sans doute y lire les conséquences de la vague Omicron, qui a perturbé l’hiver 2021-2022 de ces élèves, qui étaient alors au milieu de leur année de CP. D’une façon générale, les compétences en français, en particulier à l’écrit – par opposition à la compréhension orale – sont plus affectées que les mathématiques par les perturbations liées à la pandémie.
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