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Pour les enseignants, la galère des retards de salaires : « Je ne sais pas comment je ferais pour travailler si je n’avais pas d’argent de côté »

Chaque année, des milliers d’enseignants – jeunes titulaires, contractuels, stagiaires ou simplement mutés – doivent vivre avec des retards de salaire, notamment après la rentrée.

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Publié le 29 novembre 2022 à 05h30, modifié le 29 novembre 2022 à 15h24

Temps de Lecture 5 min.

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Trois cent trente euros. C’est ce qu’Emma (tous les enseignants interrogés ont souhaité rester anonymes), enseignante contractuelle dans le sud de la France, a touché depuis qu’elle a signé son contrat avec l’éducation nationale, le 12 septembre. Un maigre « acompte » le premier mois, rien fin octobre, et rien fin novembre. Le rectorat de Toulouse lui a annoncé le versement, début décembre, d’une « avance » de 1 700 euros pour la période de septembre à novembre, avant que sa situation soit régularisée. « J’ai un loyer à payer, le carburant pour me rendre dans mon établissement à une heure de route de chez moi… Je ne sais pas comment je ferais pour travailler si je n’avais pas d’argent de côté », se désole-t-elle.

Les cas comme le sien sont la manifestation la plus extrême d’une problématique plus large et bien connue des enseignants : les retards de paiement, particulièrement fréquents en début d’année scolaire. « Le versement des premières rémunérations occasionne des problèmes récurrents », constate Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-UNSA.

Les messages qui remplissent les boîtes électroniques des syndicats les lendemains de paie donnent un aperçu des difficultés auxquelles sont confrontés certains enseignants dont la situation change au 1er septembre. On y trouve de jeunes titulaires qui s’étonnent de ne toucher encore qu’un salaire de stagiaire ; des professeurs contractuels ou stagiaires qui ne comprennent pas pourquoi rien ne leur a été versé ; ou encore des enseignants mutés dont la paie n’a pas suivi.

Lire aussi les témoignages : Article réservé à nos abonnés De nouveaux enseignants contractuels racontent leurs premières semaines « difficiles »

Ces situations sont loin de se cantonner à l’Ile-de-France, mais c’est cependant là qu’elles sont les plus criantes en raison des effectifs des académies franciliennes et de leurs cohortes de contractuels et de néotitulaires, les plus importantes du pays. Le rectorat de Créteil gère, par exemple, à lui seul 80 000 personnels et doit, à chaque rentrée, mettre en place 8 000 nouvelles paies.

Des comptes dans le rouge

Ces délais riment vite avec précarité pour les personnels concernés. Elie, muté de l’académie de Grenoble vers celle de Créteil à la rentrée, pensait percevoir les 1 900 euros net correspondant à son nouveau statut de titulaire. Il n’a été payé que 1 400 euros en septembre, puis 1 500 euros en octobre, car son changement de grade n’a pas été pris en compte, pas plus que celui des milliers d’autres néotitulaires de l’académie. « Les délais sont variables selon les académies, précise Aurélien Billod, de la section académique de Créteil du SNES-FSU. En 2021, chez nous, il a fallu attendre le mois de mars. »

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