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EvidenceB lève 4 millions d'euros pour lutter contre le décrochage scolaire

Cette jeune pousse va déployer des modules de mathématiques et de français pour venir en aide aux élèves de seconde. EvidenceB opère à l'intersection des sciences cognitives et de l'intelligence artificielle.

EvidenceB est l'un des leaders français de l'apprentissage adaptif.
EvidenceB est l'un des leaders français de l'apprentissage adaptif. (EvidenceB)

Par Adrien Lelièvre

Publié le 30 nov. 2022 à 08:30

Les bonnes nouvelles s'enchaînent pour EvidenceB. La start-up française de l'edtech a remporté avec Docaposte un contrat de remédiation en mathématiques et en français auprès de l'Education nationale pour les lycéens en classe de seconde.

« Nous allons démarrer à la rentrée prochaine, et cela concernera 800.000 élèves », se réjouit Thierry de Vulpillières, le patron de la start-up, qui a fait une grande partie de sa carrière au carrefour des mondes de l'édition scolaire et de la tech. L'obtention de ce contrat fait suite à un appel d'offres lancé en 2021 par le ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse dans le cadre du programme d'investissements d'avenir (PIA).

Un contrat de 2 millions

Selon nos informations, il rapportera 2 millions d'euros à EvidenceB. De quoi aider la jeune pousse à développer des nouvelles technologies et à poursuivre son offensive commerciale.

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Ses projets seront aussi facilités par son récent tour de table de 4 millions d'euros réalisé auprès d'Educapital, premier fonds européen consacré au secteur de l'éducation, avec le soutien de Finorpa et d'IRD Gestion, ses investisseurs historiques.

EvidenceB a vu le jour en 2017 et s'est fixé pour mission de lutter contre le décrochage scolaire. La pépite spécialisée dans l'apprentissage adaptif opère à l'intersection des sciences cognitives, une discipline qui aide à mieux comprendre le processus d'apprentissage des connaissances, et de l'intelligence artificielle. « Notre innovation, c'est l'articulation des deux », insiste Thierry de Vulpillières.

La start-up s'appuie sur les derniers travaux des chercheurs afin de développer des modules d'exercices qui concernent des points très spécifiques des programmes scolaires dans trois matières (mathématiques, langue première, langue seconde).

Des modules qui s'adaptent aux élèves

Ces modules identifient le niveau des élèves, puis leur proposent des exercices sur mesure pour les faire progresser. En parallèle, les professeurs ont accès à un tableau de bord qui leur permet de suivre en temps réel la progression des élèves. La solution d'EvidenceB se veut « complémentaire » et n'a pas vocation à remplacer les manuels scolaires, ni les enseignants.

EvidenceB s'attaque au marché scolaire (le « K12 » dans le jargon de l'edtech). Ce segment est réputé difficile car les clients sont les pouvoirs publics et les utilisateurs des outils (les professeurs et les élèves) ne sont pas ceux qui les achètent.

Historiquement, les investissements dans le K12 ont toujours été plus modestes que ceux dans la formation professionnelle ou l'enseignement supérieur. Une fois signés, les contrats dans le secteur scolaire ont pourtant l'avantage de garantir des revenus récurrents.

« On aime le K12 et on pense que ce n'est pas si compliqué que ça », relativise Thierry de Vulpillières, qui rappelle qu'il y a 1,8 milliard d'élèves dans le monde, et que l'éducation est souvent l'un des principaux postes de dépenses des Etats.

En France, l'Education nationale aura, par exemple, un budget de plus de 59 milliards d'euros en 2023. Et, partout dans le monde, les pouvoirs publics sont prêts à investir dans de nouveaux outils pour voir leurs élèves briller dans les classements internationaux.« On se glisse facilement dans tous les programmes », vante l'entrepreneur.

Des revenus diversifiés

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Dans l'Hexagone, EvidenceB avait déjà séduit les pouvoirs publics - dans le cadre d'un partenariat d'innovation sur l'intelligence artificielle - pour déployer sa solution Adaptiv'Math dans les écoles primaires.

Outre l'Education nationale, la pépite de l'edtech travaille aussi avec des grands éditeurs (Marshall Cavendish, Pearson, Bordas, Hatier, etc.) et des réseaux d'écoles, ce qui lui permet de diversifier ses revenus. EvidenceB assure ainsi faire près de 20 % de son chiffre d'affaires, au sujet duquel elle ne communique pas, à l'étranger.

Adrien Lelièvre

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