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Dans les écoles d’ingénieurs, un réveil tardif après des années de banalisation des violences sexistes et sexuelles

Sommées d’agir depuis un an à la suite d’enquêtes accablantes, ces grandes écoles ont été obligées de se mobiliser. Mais les dispositifs de prévention reposent encore beaucoup sur le travail bénévole d’étudiantes engagées.

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Publié le 30 novembre 2022 à 05h45, modifié le 30 novembre 2022 à 18h41

Temps de Lecture 7 min.

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Le communiqué avait tout d’un satisfecit. A la rentrée 2022, l’école d’ingénieurs CentraleSupélec se félicitait d’une « baisse significative » des violences sexistes et sexuelles sur son campus, et décrivait des indicateurs « positifs » en présentant les résultats d’une enquête portant sur l’année 2021-2022. Derrière les mots de contentement, les chiffres étaient pourtant très lourds : sept victimes de viol, soixante-seize agressions ou contacts physiques non consentis et quarante-deux cas de harcèlement sexuel déclarés (pour 1 500 répondants, et sur un an seulement) dans le prestigieux établissement.

La première édition de cette enquête, portant sur l’année précédente, avait fait l’effet d’une bombe dans le monde des écoles d’ingénieurs. A l’époque, les résultats étaient encore plus accablants, avec vingt-huit viols et soixante et onze agressions sexuelles recensés.

« Mais, aujourd’hui, avec sept cas de viol avérés, plus douze autres personnes qui ne se disent pas sûres de la qualification de ce qu’elles ont subi, je ne crois pas qu’on puisse parler d’amélioration “significative” comme cela a été fait », regrette Aurélie Metzelard, étudiante à CentraleSupélec et présidente de Çapèse, l’association féministe de l’établissement qui a mené à bien ces deux études. A l’instar des autres associations contactées, engagées dans leurs écoles d’ingénieurs, elle salue néanmoins une communication fructueuse ces derniers mois avec l’administration, et une évolution manifeste dans la volonté de cette dernière de mettre en place des mesures concrètes.

Après le rapport de 2021 de CentraleSupélec, les enquêtes se sont en effet multipliées dans ces établissements – souvent sous l’impulsion d’étudiantes –, mettant au jour l’ampleur des violences sexistes et sexuelles qui ont cours sur leurs campus. En avril 2022, Le Monde rendait publics les résultats d’une étude interne de Polytechnique, au sein de laquelle une étudiante sur quatre affirmait avoir été victime d’une agression sexuelle depuis son entrée à l’X, et onze viols ou tentatives de viol étaient alors dénombrés dans les différentes promotions de l’établissement. En juin 2022, AgroParisTech recensait dix-sept cas de viol et 141 victimes d’agression sexuelle parmi les étudiants présents dans l’école.

Des écoles longues à la détente

Sur le plateau de Saclay, où sont regroupés ces établissements, et ailleurs en France, les grandes écoles d’ingénieurs ont été alors obligées de s’engager davantage contre les violences sexuelles et contre les mécanismes qui les assoient, sur leurs campus majoritairement masculins. Si ces écoles communiquaient depuis des années sur leurs dispositifs contre les violences sexistes et sexuelles, ceux-ci se limitaient bien souvent à de timides réunions d’information. « Ce n’est que depuis quelques mois que de vraies mesures sont mises en place, avant ça, c’était très loin du nécessaire », relève Eugénie Multrier, présidente du bureau des élèves de Polytechnique.

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