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Trafic d’objets d’art : un rapport formule des pistes pour sécuriser les acquisitions des musées nationaux

Commandé en juin par la ministre de la cuture Rima Abdul-Malak à la suite du scandale de trafic d’antiquités au Louvre Abu Dhabi, le document expose quarante-deux propositions pour améliorer les pratiques.

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Publié le 21 novembre 2022 à 09h45

Temps de Lecture 3 min.

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La ministre de la culture, Rima Abdul-Malak, Louvre Abu Dhabi, le 14 octobre.

Comment éviter l’acquisition d’œuvres issues de trafics illicites ? La question préoccupe actuellement les musées, secoués par l’onde de choc d’une enquête internationale autour du pillage d’antiquités. En France, l’achat de sept objets égyptiens de provenance douteuse par le Louvre Abu Dhabi, qui a abouti à la mise en examen de conservateurs, est devenu une affaire d’Etat et un accroc dans le soft power culturel hexagonal au Moyen-Orient. En parallèle de l’instruction judiciaire en cours, la ministre de la culture, Rima Abdul-Malak, a donc jugé urgent de commander en juin un rapport pour améliorer les procédures d’acquisition des musées nationaux. Ce document de 73 pages rédigé par Christian Giacomotto, Marie-Christine Labourdette et Arnaud Oseredczuk, auquel le Monde a eu accès, formule quarante-deux propositions pour favoriser les bonnes pratiques.

Les rédacteurs en conviennent en préambule : « Le risque zéro n’existe pas. » Nul n’est à l’abri d’une mésaventure, d’autant que la menace prend aujourd’hui des formes très sophistiquées. A défaut d’éradiquer le péril, il est néanmoins possible de l’endiguer en traitant le problème à la racine. Première préconisation du rapport, renforcer la formation initiale et continue des conservateurs. Plusieurs pistes sont proposées, notamment la création par l’Ecole du Louvre d’un master sur les questions liées aux provenances.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le trafic des objets archéologiques, fléau du marché des antiquités

La mission l’admet, les dispositifs d’acquisition dans les musées se sont sensiblement améliorés depuis 2017, et plus encore après la diffusion en novembre 2020 d’un vade-mecum réalisé par le service des Musées de France. Ils n’en restent pas moins hautement perfectibles. « Dans certains établissements, qui ne sont pas ceux où les risques sont les plus réduits, les dossiers d’acquisition sont, de manière systématique, très peu documentés, et parfois se contentent de renvoyer à la présentation de la pièce assurée par la maison de ventes lors d’une vente aux enchères antérieure récente, elle-même lacunaire sur les questions de provenance », constatent les rapporteurs. Les procédures, différentes d’un musée à un autre, gagneraient aussi à s’harmoniser. Le rapport recommande ainsi un examen collégial systématique des œuvres par les conservateurs en interne ainsi que le recours au vote à bulletin secret.

Collégialité inédite des ministères

Chaque ministère doit aussi prendre sa part pour casser la chaîne du trafic. Cette collégialité, inédite, devrait se concrétiser dans une commission interministérielle ad hoc, réunissant les ministères de la culture, de l’intérieur, des affaires étrangères et de l’économie, consacrée au traitement des acquisitions dites « sensibles » d’objets archéologiques et extra-européens. Une « cellule provenance », destinée à vérifier la bonne instruction des dossiers, est aussi à l’ordre du jour. Hébergée par le service des Musées de France, celle-ci serait composée d’agents issus des services de répression et de contrôle, comme l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), ainsi que des affaires étrangères.

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