Les premières cohortes de bacheliers à avoir testé Parcoursup pour entrer dans l’enseignement supérieur seront aussi celles qui testeront dès 2023 une plate-forme, jumelle, pour candidater dans les masters universitaires. Avec une différence notable toutefois : ces formations de deuxième cycle, de deux ans, accessibles aux titulaires d’un diplôme de licence, assument d’être sélectives.
Ce « Parcoursup des masters », qui attend une appellation officielle, a été présenté le 15 novembre aux élus étudiants et enseignants invités à voter, de manière consultative, sur son cadre réglementaire au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser). Le projet vise à fluidifier les démarches des étudiants, qui jusqu’ici multiplient les envois de dossiers – parfois jusqu’à 80 – et jonglent avec les calendriers différenciés de chaque faculté. Les deux textes, un projet de décret et un projet d’arrêté, ont été largement rejetés par 35 votes défavorables, 18 abstentions et 13 favorables.
La ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, espère établir grâce à ce portail unique « une cartographie nationale des places disponibles en master par rapport à la demande des étudiants ». Une façon de mettre fin à la querelle de chiffres qui réapparaît chaque printemps, des milliers de candidats restant « sans master », coincés dans un entonnoir que le ministère, selon eux, feindrait de ne pas voir.
Calendrier commun
Devant les sénateurs, en juillet, Sylvie Retailleau a estimé que l’offre était de 190 000 places pour 145 000 candidatures, et regretté que, y compris en droit, « certaines universités, comme Brest, loin d’être saturées, ne remplissent pas toutes les places offertes ». « Ouvrir des places ailleurs serait gaspiller l’argent public ! », avait jugé la ministre, fermant la porte à toute augmentation du volume de places – et des moyens d’encadrement qu’elles auraient nécessités.
Le nouveau portail renverse totalement le fonctionnement actuel. National, il permettra un dépôt unique des candidatures entre le 1er mars et le 3 avril 2023, mais des pièces complémentaires pourront être demandées aux candidats et varier en fonction des formations. Aujourd’hui illimité, le nombre de vœux est fixé à quinze formations initiales et à quinze formations supplémentaires de masters en alternance, sans possibilité d’exprimer un ordre de préférence.
A partir du 19 juin, l’étudiant se verra notifier soit un rang de classement soit un refus du chef d’établissement. Il devra rendre réponse dans un délai très court, allant de soixante-douze heures à vingt-quatre heures. Les motifs de refus d’admission resteront à la discrétion des établissements.
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