A l’intérieur du bâtiment rénové, certaines salles de cours sentent encore la peinture fraîche. « Ne faites pas attention au désordre, nous sommes encore en pleine installation » sourit Maxime Vétillard, le directeur de Studio M, en poussant les portes pour faire la visite de cette école de design et d’audiovisuel qui a ouvert en septembre à Angers. Ici une pièce pleine à craquer de matériels vidéo et audio dernier cri encore dans leurs cartons, là un studio de montage et de mixage toujours en construction. Plus loin des élèves, en cours, découvrent le graphisme devant des ordinateurs professionnels flambant neufs, pendant que d’autres s’initient avec des cutters et du carton à la « mise en volume » d’objets…
Dans le hall d’accueil, où déambulent des dizaines d’étudiants inscrits en prépa art, en BTS audiovisuel ou en bachelor design graphique, un écran de télévision affiche, entre autres informations sur la vie étudiante, une offre de parrainage permettant aux étudiants de gagner 50 euros s’ils arrivent à coopter un ami pour qu’il s’inscrive à l’école. Pas de doute ; nous sommes dans une école d’art privée, comme il s’en crée de nombreuses depuis une dizaine d’années.
Studio M a pris ses quartiers sur le campus de l’Ecole supérieure des pays de la Loire (ESPL), dans le quartier étudiant de Belle-Beille, qui propose déjà des formations privées dans les métiers du numérique, du management ou de la communication. Elles dépendent toutes du groupe Eduservices, qui compte trente établissements de formation sur le territoire, et a ouvert, en même temps qu’à Angers, Studio M Lille et Studio M Rennes… « Nous avons la force du groupe derrière nous, explique le jeune directeur pendant son tour du propriétaire. Cela nous a permis de déployer très vite cette école, dans un nouveau bâtiment, avec du matériel extrêmement performant pour rendre nos élèves rapidement opérationnels sur le marché du travail. »
Concurrence grandissante
Porté notamment par l’investissement de groupes privés à but lucratif, le succès des formations privées d’arts plastique et appliqué se confirme année après année. Elles accueilleraient quelque « 20 000 élèves », toutes filières confondues, selon les estimations larges faites au Monde par le ministère de la culture, qui n’a encore qu’une vision partielle de ces nouveaux acteurs. C’est au moins autant d’étudiants que dans le secteur public et ses 44 écoles supérieures d’art, qui dépendent de ce même ministère, et dans les 80 formations supérieures d’art appliqué, rattachées à l’éducation nationale, comme les écoles Boulle ou Duperré et les lycées délivrant les diplôme nationaux des métiers d’art et du design (DN MADE).
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