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« Les écoles d’art publiques vivent une fin de cycle »

Le développement de l’enseignement supérieur artistique privé est l’un des trois défis auxquels doivent faire face les écoles d’art publiques, selon Marc Partouche, ancien directeur de l’Ecole nationale des Arts décoratifs et auteur du livre « Les écoles d’art qui changent le monde ».

Propos recueillis par 

Publié le 22 novembre 2022 à 06h30, modifié le 23 novembre 2022 à 10h48

Temps de Lecture 2 min.

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Dans son ouvrage Les écoles d’art qui changent le monde. Utopies et alternatives pédagogiques de 1815 à nos jours (Hermann, 2021), Marc Partouche, ancien directeur de l’Ecole nationale des arts décoratifs (Ensad) et aujourd’hui secrétaire général de l’Association internationale des critiques d’art, raconte plus de deux siècles d’évolution des écoles d’art en France.

Marc Partouche en 2019, auteur de « Les écoles d’art qui changent le monde. », editions Hermann, Novembre 2021.

Vous estimez que le boom de l’enseignement supérieur privé artistique fait partie des « défis » auxquels les écoles publiques d’art ont affaire aujourd’hui. Pourquoi ?

Les écoles publiques d’art font en effet selon moi face à trois défis (des « menaces » diront les plus pessimistes), dont cette marchandisation des formations artistiques supérieures n’est pas la moindre. Je parle ici de l’enseignement privé à but lucratif, pas des écoles privées associatives ou à but non lucratif (Camondo, Ecole de design Nantes Atlantique, etc.).

Par leur force de frappe en termes de communication et leur puissance financière, notamment lorsqu’elles sont rattachées à des grands groupes, les écoles privées lucratives sont capables, comme dans le football, de débaucher à prix d’or des enseignants de qualité, des grands designers graphistes ou artistes. En outre, elles arrivent plus facilement à capter les financements et à se positionner à l’international, ce que les formations publiques ont toujours du mal à faire.

Quels sont les autres défis auxquels sont confrontées les écoles publiques d’art ?

Le deuxième défi est lié au précédent : il s’agit du reflux de la puissance publique des écoles d’art. Depuis une vingtaine d’années, les budgets octroyés par l’Etat se réduisent et celui-ci demande aux écoles de trouver des ressources propres en développant par exemple des partenariats. Cette réduction de l’argent public explique entre autres la difficulté des écoles à faire un saut quantitatif en termes de nombre d’élèves accueillis et donc de diversifier les profils. Malgré des efforts, notamment en développant des classes préparatoires publiques, la forte demande et la sélection qui en découle bénéficient à une élite culturelle. Ainsi les déçus vont grossir les rangs des écoles privées, ou abandonnent.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le succès ambivalent des écoles d’art privées

Le troisième défi est celui de la normalisation progressive des formations d’art par l’université depuis les années 2000 et le processus de Bologne. L’université impose ses normes tant en termes de diplômes que de découpage pédagogique, de nombre d’étudiants, et de statuts des enseignants. Faute d’être aussi chercheur, Picasso ne pourrait peut-être pas enseigner dans une école d’art publique aujourd’hui…

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