Recrutement : la demande de maçons et de chefs de chantier explose
D’après le baromètre KYU des tensions au recrutement publié le 30 novembre, le gros œuvre et le second œuvre font face à une intensification des embauches et de la pénurie de compétences. L’étude note des tensions critiques sur les métiers de menuisiers et de maçons du fait des volumes de recrutement, et une hausse des salaires dans le bâtiment globalement plus importante qu’au niveau interprofessionnel.
C.G.
Depuis 2011, les tensions du marché de l’emploi dans les travaux de construction spécialisés du bâtiment sont deux à trois fois supérieures à celles enregistrées tous secteurs confondus. Comme le rappelle le baromètre KYU des tensions au recrutement publié le 30 novembre, la reprise de l’activité après le premier confinement a généré une forte intensification des embauches et des tensions.
Les tensions apparaissent particulièrement marquées dans le gros œuvre compte tenu notamment du contexte économique favorable à la demande de logements en 2021. Principale cause : un niveau d’intensité des embauches qui demeure élevé. Les conditions de travail contraignantes (travail en extérieur, manutention de charge…) n’y sont pas non plus étrangères.
Une stagnation des tensions en 2023 ?
Même niveau de tensions côté second œuvre. Outre le facteur lié à l’intensité des embauches, ce secteur serait confronté à une inadéquation plus forte entre la formation et l’emploi par rapport à la moyenne française.
Toutefois, d’après le baromètre, les offres d’emploi semblent stagner entre le deuxième et le troisième trimestre, « mettant en évidence la décélération de l’activité immobilière française et l’impact de l’inflation sur le marché de l’emploi ». Les tensions dans le secteur pourraient ainsi marquer le pas fin 2022 et en 2023.
Les maçons, chargés d’études et chefs de chantier parmi les plus recherchés
Autre enseignement : les métiers contribuant le plus aux tensions dans le secteur du bâtiment proviennent majoritairement des activités du gros œuvre, à commencer par celui de maçon (39 % des offres d’emploi au deuxième trimestre 2022).
En tête également, les métiers de techniciens et de chargés d’études ainsi que les chefs de chantier, en raison du manque de main d’œuvre disponible et de la mauvaise adéquation entre la formation et l’activité professionnelle. Les offres d’emploi de chef de chantier ont par exemple augmenté de plus de 30 % entre 2021 et 2022.
Viennent ensuite les conducteurs de travaux et ingénieurs du BTP, les menuisiers et les techniciens en électricité et en électronique. S’ensuivent les métiers de charpentier, de couvreurs, ainsi que de dessinateurs en électricité et électronique.
Par ailleurs, le baromètre note en particulier des « tensions critiques » sur les métiers de menuisiers et de maçons du fait des volumes de recrutement.
Hausse des salaires plus importante dans le bâtiment… sauf pour les cadres
Avec l’intensification des besoins en main d’œuvre après le premier confinement, les salaires dans les travaux de construction spécialisés du bâtiment ont augmenté de 1,7 % entre juin 2020 et juin 2021, contre 1,3 % pour la moyenne nationale. Malgré des hausses de rémunération depuis février dernier pour compenser les effets de l’inflation, les salaires évoluent toutefois en deçà de cette dernière (+ 2 % environ entre janvier et juin 2022, contre 4 % d’inflation).
En revanche, le salaire des cadres du bâtiment a augmenté de 8,7 % entre juin 2017 et juin 2022, contre 9,1 % pour la moyenne nationale. Un écart qui semble dû, selon les auteurs de l’étude, au fait que « l’origine des tensions sur les cadres provient davantage d’une inadéquation entre les profils disponibles et les profils recherchés qu’un déséquilibre provenant d’une forte intensité d’embauche ou d’un manque profond de main d’œuvre ».
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