Dans les formations bac+4/5 : l’heure de la transition écologique a sonné

Pour répondre à l’urgence climatique, encore faut-il y être formé. Dans toutes les disciplines, une vague de nouveaux masters déferle.

Pour répondre aux enjeux environnementaux de nombreuses formations sont proposées aux étudiants en quête de sens pour leur futur emploi. Shutterstock
Pour répondre aux enjeux environnementaux de nombreuses formations sont proposées aux étudiants en quête de sens pour leur futur emploi. Shutterstock

    Dans les rangs étudiants, la question n’est plus de savoir si l’on veut avoir un impact positif sur la planète, mais comment. Léa Le Berre, ingénieur agroalimentaire de formation, a longtemps hésité au cap qu’elle souhaitait donner à sa carrière. «J’avais pris la spécialité Environnement dans mon cursus, mais ce choix manquait d’alignement avec les critères que je me fixais. Mon impact n’était pas suffisant », estime-t-elle.

    Sans opter pour la même radicalité que ses homologues d’Agro ParisTech, qui ont surpris l’an passé en refusant de recevoir leur diplôme et « les jobs destructeurs » qui leur étaient, selon eux, destinés, Léa décide de poursuivre ses études. Elle intègre le MSc (Master of Science) Sustainability Transformation qui vient d’ouvrir ses portes à l’Essec. « Je suis là pour clarifier ma vision du monde, comprendre où je peux être le plus utile et quelles sont les stratégies de biodiversité qui fonctionnent », explique-t-elle.

    Cherche efficacité maximum

    Ce questionnement traverse l’esprit de nombreux jeunes : où mon action sera-t-elle la plus efficace ? Lisa Fleury, aujourd’hui étudiante à Kedge Business School, n’y a pas échappé. « Après un cursus d’économie, j’ai cherché le moyen de combiner mon goût des chiffres et ma volonté de participer à construire une société plus écologique », relate-t-elle. Il lui semble qu’elle aurait un impact maximum dans ce qui constitue, à son avis, le cœur du réacteur: la finance. « Il ne s’agit pas de combattre les financiers, mais de changer l’axe des investissements », souligne la jeune femme qui vient de se faire embaucher en CDI dans l’agence de notation où elle a effectué son stage.

    De nouvelles méthodes pour enseigner

    Pour les formations, la transition n’est pas si simple. « Il s’agit de tout repenser, trouver des intervenants qui intègrent déjà les dimensions RSE dans leur métier et changer nos méthodes d’enseignement », liste Nathalie Patrat, directrice de la future école ESG Act, qui ouvrira ses portes en octobre 2023. Au menu des cursus proposés, trois filières bien connues (marketing, achats et gestion) revisitées à l’aune des enjeux sociétaux et environnementaux. « Cela suppose davantage de mises en pratique et d’aller au-delà des disciplines pour se confronter à des aspects techniques, réglementaires et scientifiques », énumère-t-elle.



    Après avoir lancé une première structure qui n’a pas rencontré le succès escompté, le groupe ESG a revu sa copie en proposant une vision plus large de la RSE. «Ces sujets ne peuvent être enseignés métier par métier, de manière isolée. Pour aider une entreprise à se transformer, c’est l’ensemble de sa chaîne d’activités et son écosystème que vous devez comprendre», décrypte la directrice d’ESG Act.

    Ingénierie et commerce ne sont pas les seuls domaines concernés. À La Réunion, par exemple, le groupe Vatel a ouvert la spécialité Tourisme expérientiel, pour former des managers de l’hôtellerie d’un genre nouveau. Ici, la RSE ne passe plus (uniquement) par des hôtels moins énergivores, mais par « la transformation du touriste en découvreur », éclaire Ghislaine Lhuissier, directrice de Vatel Réunion.

    Nouveaux comportements

    Cela suppose de revoir certains réflexes, en privilégiant l’immersion culturelle et les rencontres. « Aller manger dans un restaurant étoilé, c’est bien. Mais aller faire vos courses au marché avec un cuisinier et préparer avec lui un canard à la vanille en discutant, cela ne vous est jamais arrivé », illustre la directrice de Vatel Réunion, qui tente d’associer dans chaque idée d’activité « une expérience, le plaisir d’apprendre un savoir-faire et de découvrir autrement la culture d’un pays ». Le tout d’une manière respectueuse de la nature.



    « Si nous allons voir des baleines, nous le faisons en voilier, équipés de petites caméras que nous fournit une association chargée de leur protection. En fait, nous collectons des données pour elle », explique Ghislaine Lhuissier. Puis, elle fixe l’objectif de ces étudiants, venus de différentes écoles Vatel du monde : « conserver toute leur vie le réflexe de regarder leur environnement autrement et d’inventer des expériences qui donnent du sens au séjour des visiteurs ». Comme à leurs études.

    Notre dossier « Passez en mode master ! »

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