Un train toutes les demi-heures, de 5 h 30 à 22 h 30, y compris en pleine journée, et presque autant le samedi. A partir du 11 décembre, la petite ville de Hoerdt (4 500 habitants, Bas-Rhin), surnommée « la capitale de l’asperge », sera reliée à Strasbourg avec la même régularité que le nord du Val-d’Oise l’est à Paris. « Nous sommes à douze minutes de Strasbourg en train, alors qu’aux heures de pointe on peut perdre trente minutes dans les bouchons. La cadence à la demi-heure donne la possibilité de rentrer à Hoerdt après un rendez-vous médical en début de matinée, par exemple », se réjouit Denis Riedinger, maire (divers droite) de la ville et président de la communauté de communes de la Basse-Zorn, qui rassemble 17 500 habitants.
Le RER et le train de banlieue, que les Franciliens connaissent intimement, s’exportent dans les grandes villes de France. Avant même l’annonce d’Emmanuel Macron, qui, le 27 novembre, a promis la création de RER « dans dix grandes agglomérations », Strasbourg faisait figure de précurseur. Le nouveau Réseau express métropolitain européen (REME), sept lignes au total, sera doté de 120 trains supplémentaires par jour, plus de 800 par semaine. D’ici à juillet 2023, la desserte de la plupart des gares situées à moins de 40 kilomètres autour de la capitale alsacienne va encore progresser, jusqu’à 177 passages par jour à Entzheim, 131 pour Haguenau ou 140 à Vendenheim. En outre, dès le 11 décembre, une ligne « traversante » reliera directement Saverne, au nord-ouest de Strasbourg, à Sélestat, au sud, sans qu’il soit nécessaire de changer de train à la gare centrale. Un peu comme le RER francilien.
La région Grand-Est et l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) ont créé, pour l’occasion, un syndicat mixte commun et financent à parts égales le fonctionnement du service, 15 millions d’euros au total. La région a, en outre, annoncé l’achat de neuf trains supplémentaires pour un montant de 100 millions d’euros.
« Impatience »
Ce « choc d’offre », comme l’appellent les collectivités, s’appuie sur l’achèvement, en 2022, d’une nouvelle voie ferroviaire de 8 kilomètres au nord de Strasbourg, le long de l’axe qui relie la ville à Paris, ainsi qu’à Haguenau ou à Saverne. « Cet investissement de 117 millions d’euros permet de faire passer plus de trains », résume David Valence, député (Renaissance) des Vosges et président du conseil d’orientation des infrastructures.
Au nord de Strasbourg, pour accueillir le REME, les alentours des gares ont été réaménagés. « Nous avons installé des box sécurisés pour les vélos et créé une piste cyclable de 4 kilomètres entre Hoerdt et Geudertheim, une commune de 2 500 habitants », explique Denis Riedinger. Ces aménagements ont coûté 250 000 euros à la communauté de communes. L’élu ne regrette qu’une chose : « Les habitants ne me parlent jamais des améliorations dans les transports, mais quand les trains sont bondés ils se plaignent sur les réseaux sociaux. »
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