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Comment le rectorat de Nancy-Metz accompagne un lycée confronté à des élèves en abaya : « Nous ne sommes pas une police de la laïcité »

« Le Monde » a pu suivre une équipe « valeurs de la République » lors d’une intervention dans un établissement lorrain. Au programme : rappel du droit et pédagogie face à une équipe éducative pleine d’interrogations.

Par  (Moselle, envoyée spéciale)

Publié le 09 décembre 2022 à 17h00, modifié le 10 décembre 2022 à 13h04

Temps de Lecture 5 min.

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Deux membres de l'équipe académique « valeurs de la République » devant le rectorat de l'académie Nancy-Metz, à Nancy, le 6 décembre 2022.

Ils sont venus prêter main-forte en toute discrétion. En ce matin froid et gris de décembre, Jean-Baptiste Ribon et Anne Boyard, coordonnateur et membre de l’équipe académique « valeurs de la République », se rendent dans un lycée de l’académie de Nancy-Metz confronté depuis septembre à « trois ou quatre élèves » – sur 1 300 – vêtues régulièrement d’une abaya, cette longue robe de tradition moyen-orientale portée au-dessus d’autres vêtements. Ce « fait nouveau » désarçonne une partie de la communauté éducative qui « ne sait quelle posture adopter », selon les mots du proviseur.

Des « interrogations plus que des tensions » qui ont poussé le chef d’établissement à agir. Il a demandé l’appui de ces experts de la laïcité, mis en place par Jean-Michel Blanquer et dont le rôle est conforté par Pap Ndiaye avec la circulaire du 9 novembre, pour permettre d’« harmoniser le niveau d’information de chacun » et de « parler d’une seule voix ».

Ce lycée (qui souhaite rester anonyme pour ne pas focaliser l’attention) n’est pas le seul dans cette situation. L’éducation nationale constate depuis le printemps une recrudescence des atteintes à la laïcité – 1 386 au premier trimestre de l’année scolaire 2022-2023, contre 614 sur la même période l’année précédente, pour 12 millions d’élèves –, singulièrement sur le port de tenues manifestant une appartenance religieuse. Dans l’académie de Nancy-Metz, ces signalements ont été multipliés par quatre en un an.

Au programme de la matinée : une réunion avec l’équipe de direction puis une rencontre avec une dizaine d’enseignants. Un dispositif rare pour les deux experts plus habitués à répondre aux sollicitations par e-mails ou téléphone. Pendant ces deux heures et demie, les référents s’attachent à reposer les fondements de la laïcité à l’école, avec « fermeté », sur les principes, et « discernement », sur la manière de les aborder. « C’est vous qui connaissez le mieux vos élèves », n’arrêtent-ils pas de marteler, replaçant les interrogations des uns et des autres dans un cadre pédagogique.

Jeu du « chat et de la souris »

Jean-Baptiste Ribon et Anne Boyard forment un duo rodé et même complice. Chacun tire parti de son expérience présente et passée : le premier est un ancien enseignant d’histoire-géographie, aujourd’hui inspecteur d’académie, la seconde une ancienne cheffe d’établissement, désormais conseillère technique sur la vie scolaire auprès du recteur. Les deux assurent ces missions « valeurs de la République » en parallèle de leur travail habituel.

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