Cinq conseils pour monter sa boite et réussir (même quand on n’a pas fait HEC)

Une idée de génie ? Qui devrait révolutionner le monde et changer la vie de milliers de gens ? Ou tout simplement celle des habitants de votre quartier ? On vous a listé les conseils à appliquer avant de vous lancer.

Tout le monde peut se lancer et monter sa boite. Certains conseils peuvent être utiles ! freepik
Tout le monde peut se lancer et monter sa boite. Certains conseils peuvent être utiles ! freepik

    Quand on a une idée et qu’on aimerait bien en faire quelque chose, qu’on ait fait une grande école de commerce ou pas, il faut de la méthode et une bonne dose de courage.

    Fleuriste, « serial start-upeur », n’importe qui peut entreprendre

    « On a tendance à dire que quand on a pas fait d’école de commerce, on est pas apte à entreprendre, alors que pas du tout ! Ce qu’il faut, ce sont des qualités humaines », balaye Areeba Rehman, à la tête de Citizen Entrepreneurs, une association qui s’engage à promouvoir l’entrepreneuriat en France et les jeunes entrepreneurs français à l’international.

    Il faut dépasser le « déterminisme social, territorial, genré, celui qui nous fait dire qu’on ne sort pas d’HEC ou qu’on est pas fils d’entrepreneur et qu’on peut, de fait, pas entreprendre », encourage Marie Adeline-Peix de BPI France, qui accompagne les entreprises et les entrepreneurs, « depuis la petite graine qui germe dans la tête à la création de la boite, jusqu’à la transmission et l’accompagnement à l’international ».



    Derrière le mot entrepreneur, on a tendance à y voir le petit génie startupeur qui lève des fonds avec succès. « Mais tous ne font pas la même chose. Le créateur de start-up dans le domaine de la biochimie qui veut se lancer dans des boites de médicaments, et le créateur en zone rurale qui, dans une logique de changement, veut créer son commerce de cordonnier ou de fleuriste sont tous les deux des créateurs. Même s’ils n’ont pas le même besoin », rappelle la directrice exécutive en charge de la Création chez BPI.

    Marché, différentiation, rentabilité : trois questions à vous poser

    Il y a trois questions à vous poser, et elles sont vitales : « J’ai une super idée, mais est-ce que le marché est là ? Ensuite, quel est mon point différenciateur par rapport à des concurrents si l’idée existe déjà ? Enfin, à quel moment vais-je pouvoir vivre de ma société et chercher la rentabilité, donc à quel moment mon business model est viable ? », liste Areeba Rehman. Autrement dit, il faut un vrai business plan.

    D’autant que l’aventure est exigeante... « créer sa boîte c’est très simple, ça vaut 80 euros de faire des statuts et de les déposer au greffe, mais ajouter de la valeur, c’est beaucoup plus difficile », met en garde Marie Adeline-Peix de BPI : 40% des entreprises qui se créent chaque année ne vont pas générer suffisamment de chiffre d’affaires pour que son créateur en vive.

    Vérifiez vos « qualités entreprenariales »

    Soit bien checker si on est « en capacité de prendre des initiatives au quotidien et qu’on est créatif : de jeux, dans un groupe de travail, sur des thématiques larges », précise Areeba Rehman : « À partir du moment où on est un peu visionnaire et dans cette perspective, on peut se dire qu’on a des qualités de leader. »

    Appliqué à votre vie étudiante, c’est quand vous vous rendez compte que vous êtes chef de file pour l’organisation des dossiers de groupe, que vous avez des idées et faites beaucoup pour les mettre en oeuvre. « Par la suite, quand on est dans cette lancée de création, de décision, de leader et d’innovation, on se dirige naturellement vers une création d’entreprise », précise celle qui a plaqué son job de prof d’anglais pour lancer Fretbay, une market place d’optimisation de place dans des camions de déménagement.

    Parlez de votre projet et associez-vous intelligemment

    Monter une boite avec une dominante informatique / développement quand on a jamais touché une ligne de code, c’est clairement risqué. « J’ai eu une idée, mais je n’avais pas de compétences tech, je me suis rapprochée d’ingénieurs en informatique », explique Areeba Rehman : « Il vaut mieux ne pas partir seul, mais s’associer pour avoir d’autres compétences. C’est indispensable. D’autant qu’en cas de levée de fond, les investisseurs vont investir dans une équipe, pas uniquement dans une idée, et il faut qu’elle soit solide.»

    Et ça plait. « Dans un concours que nous avons organisé, l’équipe gagnante a été celle pluridisciplinaire : des ingénieurs, un profil marketing, un autre de finance : ils ont été en mesure de montrer la complémentarité des solutions qu’ils apportaient au projet », ajoute Marie Adeline-Peix.

    Enfin, parler de son projet, c’est aussi le challenger : « On ne va pas vous piquer l’idée, mais vous alerter sur certains points qui vont ou ne vont pas, et vous permettre d’améliorer votre idée de départ. »

    Tournez-vous vers des organismes dont l’accompagnement et le financement des entrepreneurs est le métier

    « La CCI par exemple a un rôle formidable, ils peuvent même proposer du mentorat à celles et ceux qui veulent être challengés sur leur business model ». Le nombre d’entreprise non accompagnée qui survivent aux trois premières années plafonne à 50%, 80% quand elles sont accompagnée et correctement financées, et 85% des créateurs se lancer sans accompagnement. « Préparez-vous, rendez-vous sur le site de BPI France dédié à la création d’entreprise et vous aurez accès aux réseaux qui pourront vous accompagner gratuitement », argumente Marie Adeline-Peix, qui organise avec BPI la Tournée Entreprenariat pour tous et dont la dernière étape de 2022 a lieu mardi 13 décembre à Bagnolet.

    Au total 27 réseaux d’accompagnement forment le collectif Cap Créa : le réseaux entreprendre, Initiative France, France active ou encore le Mouv J sont autant d’acteurs qui peuvent vous aider à avancer dans le projet. Prêt d’honneur, garantie bancaire, micro-crédit, ils pourront vous aiguiller dans les nombreuses pistes de financement ou d’aides. Plus spécifiquement, les Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (Pépite) accompagnent les étudiants qui veulent monter leur boite

    Car la route est longue et entreprendre demande de la « persévérance et de la détermination, » note Areeba Rehman. « C’est un vrai parcours du combattant, on va se retrouver de multiples fois dans des situations où tout peut s’écrouler et on pense qu’on ne va pas y arriver. Mais c’est très formateur et ça permet de faire évoluer son business model. On peut être challengé et le faire évoluer, en se disant ‘ok quelque chose ne va pas, comment puis-je m’améliorer ?’ ».

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