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A Paris, les tiers-lieux permettent aux artistes de s’installer en centre-ville

L’ouverture d’une friche culturelle baptisée Césure sur l’ancien campus de l’université Sorbonne-Nouvelle, prévue début 2023, illustre l’essor de ces sites hybrides.

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Publié le 14 décembre 2022 à 15h30, modifié le 15 décembre 2022 à 12h01

Temps de Lecture 3 min.

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A Paris, l’ancien campus de l’université Sorbonne-Nouvelle devient une friche culturelle baptisée Césure.

Dans les couloirs labyrinthiques de Censier, l’ancien site de l’université Sorbonne-Nouvelle (ex-Paris-III), le sol est jonché de palettes. Le mobilier et les installations en bois rompent avec la grisaille de l’ancienne bibliothèque universitaire. L’esthétique tiers-lieu, faite d’objets de récupération et de chaises bricolées, suggère l’occupation temporaire des bâtiments. Plateau Urbain et Yes We Camp, deux acteurs de l’urbanisme transitoire, se sont associés pour investir les 25 000 mètres carrés de l’ancien campus et créer une friche culturelle baptisée Césure, dont l’ouverture est prévue début 2023.

En plein cœur de Paris, dans les ruines d’une gare ou d’une fabrique industrielle, les tiers-lieux – comme les Grands Voisins (anciennement dans le 14e arrondissement de Paris), Bercy Beaucoup (Paris 12e) ou le Hasard Ludique (Paris 18e) – connaissent un véritable essor. Peintres, plasticiens et autres sculpteurs y font leur nid. Les sites qui les hébergent leur assurent une assise matérielle précieuse en leur proposant un atelier payé au mois et au mètre carré. Mais également une position stratégique dans la géographie du milieu artistique. Comme un retour au centre de Paris après des années à chercher refuge en banlieue.

Chantier de la future cantine de Yes We Camp à Césure, à Paris, le 10 novembre 2022.

A Césure, la directrice artistique du lieu, rencontrée mercredi 30 novembre, affirme vouloir mettre l’accent sur une « programmation légère », en organisant des siestes musicales et des expérimentations artistiques « douces », pour éviter les nuisances sonores et les troubles de voisinage. Carola Moujan, une artiste designer qui y loue un atelier, s’inscrit dans cette logique de proximité : « Je travaille sur l’entrelacement des espaces et le lien entre l’urbain et le végétal. Ce qui entoure le campus donne de la matière à mon travail. » Selon le rapport annuel de France Tiers-Lieux, un groupement d’intérêt public qui encourage leur déploiement sur le territoire, les tiers-lieux incarnent cette tendance à la valorisation du local : « Le tiers-lieu (…) offre un terrain favorable au développement et à la pleine expression du patrimoine local. » Un constat partagé par le journaliste Jean-Laurent Cassely, coauteur avec Jérôme Fourquet de La France sous nos yeux (Seuil, 2021) : « Nous sommes dans une époque où la pensée s’incarne dans des lieux. »

Dynamisme local

Le dynamisme local des tiers-lieux n’a pas la même résonance suivant le lieu occupé. Pour favoriser la créativité au sein de leurs espaces parisiens, certains opérateurs s’effacent derrière le choix de leurs artistes. A l’Espace Voltaire, une ancienne fabrique industrielle du 11e arrondissement de Paris reconvertie temporairement en galerie d’art, les artistes ont carte blanche. « Comme les gérants n’ont pas de regard sur la programmation du lieu, on peut faire des concerts et de vrais événements. Alors qu’avec des galeries classiques tout est réglé et contractualisé », affirme Paulo Iverno, qui y a organisé plusieurs expositions. D’autres insufflent une direction et une programmation artistique plus poussées, comme au Consulat, également dans le 11e arrondissement.

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