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Décryptage

Comment les hôpitaux de Paris veulent recruter et garder leurs infirmières

La direction de l'AP-HP a présenté ce mardi les leviers qu'elle compte actionner pour améliorer les conditions de travail des soignants, recruter et fidéliser les équipes. Objectif : rouvrir des lits d'hospitalisation.

Les Hôpitaux de Paris (AP-HP) veulent recruter 2.700 infirmières par an dès 2023, soit 20 % de plus que cette année, a indiqué ce mardi le directeur Nicolas Revel, qui espère ainsi pouvoir rouvrir une partie de ses 2.000 lits fermés.
Les Hôpitaux de Paris (AP-HP) veulent recruter 2.700 infirmières par an dès 2023, soit 20 % de plus que cette année, a indiqué ce mardi le directeur Nicolas Revel, qui espère ainsi pouvoir rouvrir une partie de ses 2.000 lits fermés. (AFP)

Par Solenn Poullennec

Publié le 13 déc. 2022 à 17:33Mis à jour le 18 déc. 2022 à 14:29

Les Hôpitaux de Paris ont leur plan pour fidéliser leurs soignants. Ce mardi, le patron de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a dévoilé les leviers qu'il compte actionner pour tenter d'« attirer et recruter », mais aussi de « donner envie de rester » à son personnel.

Le groupe, comptant 38 hôpitaux et employant quelque 100.000 personnes, traverse une « période de très, très fortes tensions » de l'aveu même de son directeur général, Nicolas Revel, arrivé aux manettes cet été .

Depuis 2018, le groupe a perdu environ 10 % de ses infirmières et infirmiers. Il est aujourd'hui forcé de tourner au ralenti, avec 16 % de lits fermés, soit autour de deux fois plus qu'il y a quatre ans. Déjà confronté à une forte épidémie de bronchiolite et au retour en force de l'épidémie de Covid-19 , l'AP-HP redoute actuellement l'arrivée de la grippe.

Conditions de travail

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Convaincue que les problèmes de ressources humaines actuels ne se résument pas à une simple question de rémunération, la direction de l'AP-HP met sur la table une longue série de mesures susceptibles d'améliorer les conditions de travail de ses équipes et de faire mieux fonctionner les campagnes de recrutement.

L'AP-HP promet par exemple d'augmenter le nombre de stages offerts en fin d'études et d'offrir des contrats d'allocation d'études dès la deuxième année d'école. Ces contrats, ouvrant droit à une allocation en échange d'un engagement à travailler dans les hôpitaux, s'adressent aujourd'hui aux étudiants en dernière année.

Aggravation de l'hémorragie

Afin de fidéliser ses recrues, l'AP-HP promet aussi un « parcours d'intégration » ou encore l'attribution d'une « prime de tutorat » de 172 euros en net par mois aux professionnels expérimentés qui accompagnent des stagiaires ou des jeunes actifs.

Le groupe se fixe comme objectif de recruter 2.700 infirmières et infirmiers chaque année (sur environ 16.000). Sachant qu'un grand nombre de professionnels quittent chaque année le navire et que l'hémorragie a eu tendance à s'aggraver dernièrement. Ainsi, l'an dernier, 2.200 infirmiers avaient été embauchés mais 2.800 sont aussi partis (contre 2.400 en 2021).

Doubler les attributions de logement

L'AP-HP veut aussi s'attaquer au problème du logement. L'idée est de limiter les temps de trajet du personnel alors que la flambée des prix de l'immobilier en Ile-de-France force à s'éloigner pour trouver un logement abordable. L'AP-HP promet de doubler le nombre d'attributions de logements par rapport aux dernières années, en portant leur nombre à 1.200 par an entre 2023 et 2027.

Pour parer au plus pressé, le groupe hospitalier compte acheter « des droits de réservation » dans le logement social et dans le logement destiné aux professionnels en tension. Et ce, grâce à un « soutien exceptionnel de l'Etat ». Il promet par ailleurs « un changement durable » de sa stratégie pour construire et acquérir des logements.

Changement des emplois du temps

La direction présente aussi une série d'engagements censés réduire la pénibilité du travail de nuit (aménagement des salles de repos, prise en charge à 100 % du titre de transport, etc.).

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Enfin, pour répondre à l'« aspiration profonde des professionnels à mieux concilier leurs vies professionnelle et personnelle », l'AP-HP veut permettre « aux équipes qui le souhaitent » de choisir un schéma horaire qui leur convient le mieux.

L'essentiel des agents des hôpitaux de l'AP-HP travaillent par plages horaires de 7 h 30. Cependant, certains professionnels veulent concentrer leurs périodes de travail pour ne pas venir tous les jours, quitte à travailler 12 heures d'affilée.

Un point d'étape est prévu tous les six mois pour juger de l'avancée du plan, représentant « 150 millions d'euros de dépenses de fonctionnement » sur deux ans, selon Nicolas Revel.

Solenn Poullennec

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