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Collèges : l’inéquitable répartition des moyens

La carte de l’éducation prioritaire, révisée pour la dernière fois en 2014, exclut certains des collèges les plus défavorisés, selon les observations du « Monde » à partir des indices de position sociale des établissements. Le ministre, Pap Ndiaye, a promis de s’atteler à ce chantier.

Par  et  (analyse de données)

Publié le 17 décembre 2022 à 06h00, modifié le 17 décembre 2022 à 14h39

Temps de Lecture 6 min.

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Le ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, lors d’une séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, le 6 décembre 2022.

Carte des collèges classés en réseau d’éducation prioritaire (REP et REP +) d’un côté, indices de position sociale (IPS) des établissements de l’autre : logiquement, les deux devraient se superposer. Cela signifierait que les aides pensées pour les enfants les plus en difficulté leur parviennent.

Mais, à regarder de près la carte des IPS des collèges, comme Le Monde s’y est attelé depuis la publication mi-octobre de ces outils de pilotage de l’éducation nationale, plusieurs incohérences se font jour. Ainsi, dans la catégorie des IPS supérieurs à la moyenne nationale pour les collèges publics (100), 20 établissements sont en REP – dans le nord-est de Paris, à Bordeaux et à Ajaccio, notamment. Dans celle des IPS inférieurs à la moyenne, 112 collèges ne sont pas classés REP. On trouve, enfin, un établissement très défavorisé, le collège Gérard-Philipe de Clermont-Ferrand, qui aurait de quoi mériter le label REP +, mais ne l’a pas obtenu lors de la dernière refonte de la carte, en 2014 – date à laquelle, cependant, les IPS n’existaient pas. Cet indice a été pensé en 2016 par l’éducation nationale pour associer les catégories socioprofessionnelles des parents aux chances de réussite scolaire, en observant les pratiques culturelles des familles et leurs capitaux économiques (taille du logement, connexion à Internet, etc.). L’IPS d’un établissement correspond à la moyenne des IPS de l’ensemble des élèves.

« Nous allons réviser la carte de l’enseignement prioritaire en 2023 », a annoncé le ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, vendredi 9 décembre sur Franceinfo, reconnaissant que les REP, déterminés en 2014 à partir de données de 2011, ne prennent pas en compte les « dix ans d’évolution des quartiers ». « Il est clair que beaucoup d’établissements devraient entrer en éducation prioritaire et d’autres en sortir », a-t-il ajouté, avant de préciser que la nouvelle carte ne serait pas prête pour la rentrée 2023.

A l’origine, elle devait être revue en 2019 – ses concepteurs ayant anticipé, dès 2014, que certains quartiers allaient évoluer. Mais le ministre de l’époque, Jean-Michel Blanquer, s’est vu remettre en 2019 un rapport de l’universitaire Pierre Mathiot et de l’inspectrice générale Ariane Azéma proposant des pistes de réforme de l’éducation prioritaire, repoussant de facto l’ouverture du dossier. Quelques mois plus tard, la pandémie de Covid-19 déplaçait durablement le curseur sur des problèmes plus urgents.

Biais en faveur des villes

En attendant, le décalage entre la carte des REP et les IPS des établissements n’est pas sans conséquences : le classement d’un collège en éducation prioritaire déclenche celui de toutes les écoles qui l’alimentent (on parle de « réseaux » REP et REP +), et donne accès à des moyens, dont le dédoublement des classes de CP, CE1 et grande section de maternelle. Mais aussi une dotation horaire plus favorable au collège, un nombre d’élèves par classe plus faible et une prime pour le personnel, jusqu’à plusieurs centaines d’euros par mois en REP +.

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