L’indice de position sociale (IPS) est un outil mis en place en 2016 par l’éducation nationale pour déterminer le profil social d’un élève – et, en faisant la somme de chacun des IPS obtenus, celui d’un établissement. Seul le score moyen de l’établissement est concerné par la décision du tribunal administratif de Paris du 13 juillet, qui obligeait l’éducation nationale à publier les IPS des collèges et des classes de CM2, après le dépôt d’un recours par le journaliste Alexandre Léchenet. Depuis octobre, les indices de position sociale sont disponibles sur une base de données en libre accès. En janvier 2023, l’éducation nationale a également mis en ligne les IPS des lycées.
Avant l’invention des IPS, la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), le service statistique de l’éducation nationale, utilisait la catégorie socioprofessionnelle du responsable légal de l’élève, selon la nomenclature de l’Insee, pour étudier les corrélations entre origine sociale et trajectoire scolaire. Mais celle-ci posait des difficultés lorsqu’il s’agissait de caractériser un ensemble d’élèves. Faute de mieux, les statisticiens de la DEPP définissaient des groupes plus ou moins favorisés. Pour dessiner le profil d’un établissement, on parlait alors de pourcentage d’élèves issus des différents groupes, du plus défavorisé au plus favorisé.
Avec l’IPS, l’idée est d’avoir, au contraire, une mesure continue, un « score » qui permette de placer un établissement sur une échelle : plus le score est élevé, plus l’établissement est favorisé. Pour définir l’IPS, la DEPP a utilisé une enquête statistique complète sur un groupe de 35 000 élèves entrés en 6e en 2007, qui lui permettait d’avoir accès à de nombreuses informations sur les capitaux culturels et économiques des parents.
Des critères directement liés aux chances de réussite ont ainsi été observés : l’accès à Internet, la taille du logement et la présence de biens culturels à la maison, l’accès aux infrastructures culturelles et sportives. Chaque métier a ensuite été associé à un score moyen, en fonction des capitaux culturels et économiques, pour déterminer l’IPS. Pour chaque enfant, la catégorie socioprofessionnelle des deux parents est utilisée, chaque croisement aboutissant à un score différent : le croisement « mère enseignante » et « père ingénieur », par exemple, déclenche un IPS plus élevé que « mère ingénieure » et « père enseignant ». De même, le fait d’avoir un père cadre et une mère inactive ne produit pas le même IPS qu’un père ouvrier et une mère inactive.