Tripler. Le verbe résume à lui-seul ce qu’est devenu l’Institut français de la mode (IFM). Issu de la fusion en 2019 de l’IFM et de l’École de la chambre syndicale de la couture parisienne, avec le projet de former une seule et grande école de mode en France, l’IFM a multiplié par trois le nombre des programmes, d’étudiants et la surface de ses locaux, quai d’Austerlitz (13e. arrondissement). Dix-sept formations sont aujourd’hui proposées - certaines sur Parcoursup - du bachelor au master. Avec une nouveauté cette année: «Étant donné que 37% des étudiants qui intègrent notre Bachelor fashion design passent avant par une prépa, nous avons créé la nôtre», explique Xavier Romatet, directeur général de l’IFM. La classe accueille 45 étudiants et pourrait monter jusqu’à 60 en septembre 2023.

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L‘école accueille 1200 étudiants, dont 350 étudiants étrangers venant de 50 pays différents. Six mois après avoir été diplômés, neuf sur dix trouvent un travail: 40% dans l’horlogerie, la beauté, ou dans un autre domaine, 10% dans l’entrepreneuriat et 50% dans la mode. Cette année, l’IFM a reçu 35% de candidatures en plus tous programmes confondus. La sélection y est forte: seuls deux élèves sur dix l’intègrent. «Nous ne voulons pas augmenter le nombre d’étudiants, assume Xavier Romatet. Les petits effectifs sont propices à la création, ce qui entre dans notre stratégie de professionnalisation et d’excellence académique.»

Des partenariats avec de prestigieuses institutions

Pour devenir «la meilleure école de mode du monde», objectif affiché, l’Institut français de la mode mise sur trois axes. Le volet académique s’appuie sur des diplômes visés et accrédités grade de licence et grade de master. L’école a de nombreux partenariats avec de prestigieuses institutions (Sorbonne, ESCP, Bocconi…). Et compte un «fashion entreprenership center» qui incube et «accélère» une vingtaine de projets tous les ans. «On veut former à tous les métiers, ceux de main, du design et du management», ajoute Xavier Romatet.

L’IFM a des partenariats avec de prestigieuses institutions comme la Sorbonne ou l’ESCP.IFM/Sacha Heron

Le deuxième axe est celui de la diversité. Environ 370 étudiants sont en apprentissage dans de prestigieuses maisons et entreprises. La fondation de l’école, elle, finance la scolarité de 130 autres. «La seule barrière doit être celle du talent, pas celle de l’argent», assure le directeur général de l’IFM. L’autre priorité de l’école, qui est l’essence même de sa création, est la proximité avec l’industrie de la mode - l’IFM est une émanation de la profession. Un conseil des affaires académiques, présidé par la DRH de Dior Emmanuelle Favre, regroupe quinze directeurs des ressources humaines de grandes entreprises du secteur. «Cela sert à adapter les contenus pédagogiques et être à l’écoute des attentes, des évolutions et des besoins de l’industrie», explique Xavier Romatet.

Je pense que nous sommes aujourd’hui reconnus au niveau mondial. 

Xavier Romatet, directeur général de l’IFM

Cette année, l’école a doublé les heures de cours consacrées au «web 3.0» et ses impacts dans la mode. Et chaque année, environ 20% des contenus des programmes changent. De même, les étudiants participent à des «creative cases» encadrés par des professionnels et les étudiants du M2 Fashion design présentent leur collection en ouverture de la Paris Fashion Week. Une stratégie qui porte ses fruits face aux grandes écoles internationales comme Central St Martins à Londres ou l’Académie royale d’Anvers, en Belgique, selon Xavier Romatet. «Je pense que nous sommes aujourd’hui reconnus au niveau mondial», s’enorgueillit-il. Mais des efforts restent à faire. L’IFM veut notamment développer plus de partenariats (double diplôme, programme commun) avec des universités, des grandes écoles d’ingénieurs ou de commerce françaises et internationales. Certains verront le jour dès septembre 2023.