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Rendre la haute couture accessible, l’objectif ambitieux des ateliers de mode des quartiers populaires

Depuis 2017, des formations gratuites et sans condition de diplôme s’installent dans les quartiers populaires. Elles misent sur la pratique pour transmettre un savoir-faire artisanal recherché dans le secteur de la haute couture et faciliter l’insertion professionnelle.

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Publié le 17 décembre 2022 à 07h00, modifié le 19 décembre 2022 à 12h45

Temps de Lecture 5 min.

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Du le parking du Super U de Villiers-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, il est difficile d’imaginer qu’au premier étage les anciens bureaux de la supérette abritent les Ateliers Alix. « N’y prêtez pas attention », nous prévient Luisa Defoor, professeure des élèves de troisième année dans cette école spécialisée dans la haute couture, lorsqu’elle nous accueille, fin octobre. En effet, il suffit de franchir la porte d’entrée pour que la magie opère. Se dévoile alors un atelier digne d’une maison de haute couture. Dans le silence, au beau milieu de rouleaux de tissu et des célèbres mannequins Stockman, huit étudiantes de troisième année se concentrent sur leur travail.

Sur une grande table haute, chacune s’attelle à la confection d’une robe à la main, sous l’œil attentif de Luisa Defoor : « Elles sont en examen dans les conditions réelles d’un atelier. » Comme toutes les enseignantes de cette école, cette ancienne couturière a travaillé pour les maisons les plus prestigieuses – Chanel, Dior et Louis Vuitton, entre autres. Aujourd’hui retraitée, âgée de 70 ans, elle transmet aux étudiantes son savoir-faire et la rigueur du métier, dans un secteur en quête de main-d’œuvre de qualité.

Eva Pereira incarne la relève. Du haut de ses 22 ans, un mètre ruban autour du cou et une pelote d’épingles à son poignet, elle passe minutieusement un fil blanc dans un tissu bleu et dessine, peu à peu, les contours de sa future robe. Son bac professionnel métier de la mode et du vêtement en poche, la jeune Corrézienne est arrivée à Paris déterminée à faire de la couture. Elle était acceptée à l’Institut français de la mode (IFM), mais elle n’a pas pu trouver d’employeur pour suivre la formation en alternance et n’était pas non plus en mesure de payer les frais de scolarité – entre 12 000 et 14 000 euros par an. Par hasard, elle découvre une annonce des Ateliers Alix. « Cette école m’a carrément sauvé la vie », admet-elle, remerciant les ateliers d’avoir pris une partie du coût de sa formation à leur charge.

« On s’est aperçus très tôt que le niveau de couture de tous les élèves, qu’ils aient fait une école de mode privée, un CAP ou un bac professionnel, était trop bas. » Mossi Traoré, fondateur des Ateliers Alix

Ces dernières années, des formations financièrement accessibles et sans condition de diplôme ont vu le jour. Autant d’alternatives aux cursus de mode classiques qui plongent les étudiants dans la vie d’un atelier et démocratisent le monde de la mode. « Nous ne pouvons pas être une école qui sélectionne au portefeuille », assène Mossi Traoré. Créateur de mode, il a fondé les Ateliers Alix en 2015 en hommage à Madame Grès (1903-1993), une grande couturière aussi connue sous le nom d’Alix et célèbre pour son art du pli.

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