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« Nous devons encourager les élèves à s’affranchir des injonctions stéréotypées qui pèsent sur leur avenir professionnel »

A quelques jours de l’ouverture de la phase d’information sur Parcoursup, Marie-Pierre Badré, présidente du centre Hubertine-Auclert pour l’égalité femmes-hommes, rappelle, dans une tribune au « Monde », la persistance des stéréotypes de genre dans les choix d’orientation des lycéens.

Publié le 13 décembre 2022 à 05h30, modifié le 13 décembre 2022 à 09h48 Temps de Lecture 3 min.

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44 %. C’est la part de Français et Françaises âgées de 18 à 29 ans estimant que le système scolaire ne garantit pas l’égalité femmes-hommes en matière d’orientation, selon le livre blanc « Agir pour l’égalité 2021-2022 ». Les chiffres sont unanimes, filles et garçons ne font pas les mêmes choix d’orientation.

Au lycée, seules 2 % des filles choisissent les enseignements numériques et informatiques et seuls 9 % des garçons s’orientent vers les filières de la santé et du social. Si l’on prend l’exemple des filières technologiques, les chiffres sont encore plus édifiants : à la rentrée 2021, 92 % des élèves en terminale technologique industrie et développement durable étaient des garçons…

En apparence, l’orientation scolaire semble être une succession de décisions très personnelles, et, en théorie, tout le monde peut tout faire. Mais la société entretient l’idée que filles et garçons n’ont pas les mêmes goûts et compétences, justifiant ainsi des choix d’études différenciés : le soin et l’éducation pour les unes, les sciences et les technologies pour les autres. Ces choix n’ont rien de naturel et la persistance de stéréotypes sexistes intériorisés par les élèves et leur entourage induit des différences en matière de parcours, de réussite et de choix d’orientation.

L’école, du primaire au lycée, participe à la construction des choix d’orientation des individus et n’échappe pas à la reproduction de ces stéréotypes. L’étude du Centre Hubertine-Auclert sur les freins à l’orientation des filles dans les filières informatiques et numériques du lycée a démontré récemment que le lycée pouvait aussi – bien malgré lui – être producteur d’inégalités et de freins aux orientations scolaires diversifiées.

Former les équipes enseignantes

Pourquoi les choix d’orientation dits non traditionnels sont-ils si compliqués ? Ces décisions impliquent énormément les adolescentes et les adolescents sur le plan identitaire et psychologique. Au moment où ils doivent être rendus publics, les élèves se voient contraints d’exprimer leur degré de conformité par rapport au système de normes qui les caractérise, d’abord en tant que filles ou garçons. C’est aussi à cette période que l’entourage exerce malgré lui son pouvoir d’influence, de manière tout aussi conditionnée.

Les enjeux d’orientation scolaire sont éminemment liés à la lutte pour l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences de genre. Malgré le cadre précis de l’éducation nationale censé promouvoir une stricte égalité entre filles et garçons – un engagement profondément républicain –, les trajectoires scolaires des filles et des garçons sont sensiblement différentes et se traduisent inexorablement par des inégalités professionnelles avec seulement 17 % de métiers mixtes, des inégalités en matière de niveaux de qualification et, bien sûr, des inégalités salariales. Est-il nécessaire de rappeler que, en 2022, à temps de travail égal, les femmes perçoivent une rémunération 22 % plus faible que celle des hommes ?

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