Les profs d'EPS contre la généralisation des deux heures de sport supplémentaires au collège

Le principal syndicat d'enseignants en éducation physique affiche son opposition à une généralisation des deux heures de sport supplémentaires au collège en dehors du cadre de l'Éducation nationale. Il demande d'augmenter le nombre d'heures d'EPS au programme.

Plus d'heures d'éducation physique et sportive (EPS) au collège plutôt que la généralisation du dispositif "Deux heures de sport supplémentaires", c'est la revendication du Snep-FSU (Syndicat national de l'éducation physique) par le biais d'un communiqué publié le 9 janvier 2023 dans lequel le principal syndicat des profs d'EPS a réagi à la récente tribune du ministre de l'Éducation nationale.

Dans un texte intitulé "Pourquoi nous devons réformer l'école", Pap Ndiaye écrivait notamment : "Les évolutions des classes de cinquième, quatrième, troisième feront l’objet d’une concertation. Elles intégreront notamment les engagements présidentiels relatifs à la découverte des métiers à partir de la classe de cinquième, aux deux heures de sport supplémentaires qui concernent d’ores et déjà 640 collèges." À la rentrée 2022 était en effet annoncé un nouveau dispositif portant sur deux heures de sport supplémentaires par semaine dans les collèges volontaires. Dès septembre, 140 collèges s'étaient déjà engagés dans cette expérimentation alors que l'objectif était de trois à sept établissements par département, but qui semble donc aujourd'hui atteint.

Ces deux heures de sport supplémentaires au collège visaient notamment, selon une lettre de service du ministère (lire notre article du 7 septembre 2022), à "faciliter l'accès des élèves volontaires de la sixième à la troisième aux clubs sportifs de leur territoire, sur le temps périscolaire". Car ces deux heures supplémentaires de sports au collège doivent en effet s'inscrire "en complément de l'éducation physique et sportive" obligatoire. Autrement dit, il est question de faire appel à des acteurs extérieurs à l'Éducation nationale et, le cas échéant, à pratiquer en dehors des établissements scolaires, au sein des installations des collectivités territoriales, par exemple.

"Malaise grandissant"

Le Snep-FSU, qui voit dans les récentes annonces de Pap Ndiaye "une extension voire [une] généralisation des deux heures de sport supplémentaires au collège", considère tout d'abord que "le ministre s’appuie sur des expérimentations qui n’ont pas eu le temps de vivre et pour lesquelles aucune évaluation qualitative n’a été faite et partagée". Il pointe par ailleurs un "malaise grandissant" parmi les quelque 35.000 enseignants d'EPS qui "se posent la question de leur utilité sociale et du rôle qu’on souhaite leur faire jouer dans le système éducatif". Il regrette en outre l'"injonction présidentielle" par laquelle on préfère "externaliser" leur principale mission, à savoir "la démocratisation de la culture physique sportive et artistique".

"À rebours d’options discriminantes comme ces deux heures supplémentaires, sources d’inégalités importantes", le Snep-FSU revendique "d’augmenter significativement les horaires d’EPS, de lever les freins telle que l’organisation de cours le mercredi après-midi et de développer plus encore le sport scolaire". Autrement dit, il réclame quatre heures d'EPS pour tous les collégiens.

On se souvient que dès son annonce, d'autres organisations syndicales, comme le Sgen-CFDT et le SE-Unsa, s'étaient montrées réticentes à l'expérimentation des deux heures de sport supplémentaires au collège.