« Vive l’Iscod ! », s’exclame Jack Lang à la fin de la vidéo de promotion. En vingt-sept secondes, l’ancien ministre de l’éducation nationale a prononcé un panégyrique de l’établissement privé proposant des bachelors en marketing, immobilier, ressources humaines ou encore finance 100 % en ligne, dont il est « le parrain ». Une « école singulière » qui réussit « un véritable exploit » : « Donner la chance à chacun d’avancer et de progresser. »
Dans le monde des établissements privés postbac, la foison de bachelors éveille l’attention de tout candidat qui en entend parler. Et pourrait rassurer les parents qui doutent de l’issue des candidatures déposées sur Parcoursup. Car ces formations ont une particularité : elles recrutent en dehors de la plate-forme gouvernementale, ce qui n’est pas dû au hasard.
« C’est un choix du groupe de ne pas être sur Parcoursup, afin de rattraper les candidats déçus par la plate-forme qui veulent poursuivre des études, expose Nathalie Patrat, directrice de l’ESG Act, dernière-née des écoles du groupe d’enseignement supérieur privé lucratif Galileo. Nous, on les accepte, car on cherche des envies de projet et cela, ça ne se voit pas forcément dans un dossier Parcoursup. »
Croissance exponentielle
Alors que les inscriptions sur la plate-forme ouvrent le 18 janvier et que les lycéens auront ensuite jusqu’au 6 avril pour confirmer leurs vœux d’orientation, la directrice de l’ESG Act a déjà fait passer quelques entretiens à des élèves de terminale « qui veulent absolument travailler dans la transition écologique et la transformation des entreprises ». « Pour l’instant, je trouve que nous avons fait bonne pioche », se félicite Mme Patrat, qui a promis aux impétrants de leur « garder leur place » d’ici à la rentrée. Il faudra alors s’acquitter de 8 000 euros pour la première année de ce bachelor développement durable.
Après l’informatique, le secteur de la transition écologique est désormais celui qui porte le plus la croissance exponentielle des établissements de formations privées. Selon les statistiques du ministère de l’enseignement supérieur, la progression des effectifs, de 5,1 %, y est supérieure à celle dans l’enseignement public (+ 1,3 %) entre 2020 et 2021. Les formations privées accueillent près de 600 000 étudiants, soit 21 % des effectifs du supérieur, sans que l’on puisse distinguer les parts respectives du privé lucratif et du privé non lucratif (reconnu d’intérêt général labellisé par l’Etat ou au statut consulaire, dépendant des chambres de commerce).
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