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Aux Biennales internationales du spectacle, le blues du secteur

A Nantes, près de 15 000 professionnels du secteur ont partagé pendant deux jours leurs inquiétudes et leurs propositions pour sortir de la crise.

Par  (Nantes, envoyée spéciale)

Publié le 13 janvier 2023 à 09h12, modifié le 13 janvier 2023 à 09h22

Temps de Lecture 4 min.

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Inauguration des Biennales internationales du spectacle par leur directeur Nicolas Marc, le 11 janvier 2023, à la Cité des congrès de Nantes.

« Le spectacle vivant est face à une crise d’une ampleur sans précédent. La période du Covid n’était qu’un galop d’essai. La crise est désormais multifactorielle. » D’un ton calme mais ferme, Nicolas Marc, créateur et directeur des Biennales internationales du spectacle (BIS), observateur depuis plus de vingt ans de ce secteur culturel, ne cache pas sa forte inquiétude.

Mercredi 11 et jeudi 12 janvier, la dixième édition des BIS, rendez-vous important de la filière du spectacle vivant (180 exposants, plus d’une centaine de débats et forums), a vu affluer quelque 14 800 professionnels à la Cité des congrès, à Nantes. Un record. Mais ces retrouvailles, après trois ans d’interruption pour raison sanitaire, ont eu un goût amer. « Tsunami », « lame de fond » « étouffement », des mots rudes ont été employés au fil des discussions et prises de parole.

2023 serait-elle l’année de tous les dangers ? L’USEP-SV, la fédération des organisations professionnelles du secteur subventionné du spectacle vivant, n’a pas hésité à intituler son débat : « La fin du service public du spectacle vivant en 2023 ?  » Un titre « un peu provocateur, mais à la hauteur des préoccupations », a justifié Frédéric Maurin, président du Syndicat national des scènes publiques.

Malaise diffus

Après une crise sanitaire qui a mis à l’arrêt les lieux de spectacle pendant de longs mois, de nouveaux et nombreux nuages s’amoncellent sur un secteur qui n’a jamais digéré avoir été classé comme « non essentiel » durant l’épidémie de Covid-19. A la nécessité de reconstruire le lien avec le public viennent s’ajouter la hausse du prix de l’énergie, la très probable baisse des subventions d’un certain nombre de collectivités territoriales, les tensions sur le marché de l’emploi et sur le niveau des rémunérations. Mais aussi l’embouteillage de productions et la faiblesse de la diffusion, le risque d’un phénomène accru de concentration dans le secteur privé de la musique et du spectacle, la pénurie de matériel, les enjeux pressants de transition écologique et la crainte que certains festivals fassent les frais de l’organisation des Jeux olympiques en 2024, malgré les assurances du contraire apportées par Rima Abdul Malak, ministre de la culture.

« Tsunami », « lame de fond », « étouffement », des mots rudes ont été employés au fil des discussions et prises de parole

« Le théâtre public de Montreuil voit sa facture de gaz multipliée par six et celle d’électricité par trois, et risque de devoir fermer un mois plus tôt » (Alexie Lorca, maire adjointe de cette ville de Seine-Saint-Denis). « Dans le réseau opéra-orchestres, neuf adhérents sur dix envisagent de réduire leur activité » (Aline Sam-Giao, présidente des Forces musicales et directrice générale de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon). « Nous sommes confrontés à une pénurie de main-d’œuvre, près de 20 % des techniciens se sont reconvertis après le Covid » (Eric Barthélémy, administrateur du Syndicat national des prestataires de l’audiovisuel scénique et événementiel). « Depuis cette rentrée, on se retrouve face à un mur quant à l’avenir de notre programmation » (Caroline Sonrier, directrice de l’Opéra de Lille). Etc, etc. Le malaise est diffus.

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