Décryptage

Les prépas littéraires, un profil recherché en écoles de commerce

La maîtrise du langage et la large culture générale des candidats issus de prépas littéraires intéresse les écoles de commerce.
La maîtrise du langage et la large culture générale des candidats issus de prépas littéraires intéresse les écoles de commerce. © Adobe Stock/PhotoFL
Par Agnès Millet, publié le 19 janvier 2023
5 min

C'est une voie mal connue après une prépa littéraire : après deux ans de CPGE A/L ou B/L, vous pouvez postuler en école de commerce, via la Banque d'épreuves littéraires.

Si en prépa littéraire, c'est principalement le concours des ENS (Écoles normales supérieures), via la BEL (Banque d'épreuves littéraires), que les étudiants visent, d'autres voies sont possibles, notamment en écoles de commerce.

En effet, les places pour intégrer Normale sup sont rares et la très grande majorité des élèves poursuivent leurs études en licence. D'un autre côté, les écoles de commerce sont de plus en plus nombreuses à s'ouvrir à ces étudiants au profil littéraire. "Les écoles de management apprécient de recruter une certaine diversité de profils, dont les littéraires, qui montrent une excellente maîtrise du langage et une très large culture générale", précise ainsi Hugues Contant, directeur du développement stratégique des admissions à l’Edhec.

Valentine est aujourd'hui étudiante en deuxième année du PGE (programme Grande école) de Grenoble EM (38), après avoir fait une prépa B/L, à Nantes (44). "J'ai choisi une école de commerce pour continuer à avoir différentes matières comme les SES, des maths, de la philo, des lettres et des langues. Je trouve aussi que c'est une formation de qualité et assez généraliste qui me laissait du temps pour m'orienter".

C'est durant sa prépa littéraire que Valentine s'oriente progressivement vers les écoles de commerce. "Je ne me voyais pas vraiment ailleurs. J'ai choisi de tenter des écoles de commerce, car elles constituaient un parcours complet et rassurant sur les perspectives de carrière."

Postuler aux écoles de commerce via le concours de la BEL

C'est le même scénario pour Manon, aujourd'hui en première année, à Rennes SB (35). Après sa prépa A/L, une licence à l'université lui parait trop spécialisée. Elle arbitre en faveur des écoles de management lors des inscriptions au concours de la banque d'épreuves littéraires.

En effet, pour intégrer ces établissements, les démarches sont facilitées. Avec la BEL, vous pouvez postuler à d'autres formations que les ENS. Ces autres écoles utilisent les épreuves écrites des ENS comme l'une des composantes de la sélection pour leurs cursus.

C'est notamment le cas d'une vingtaine d'écoles de commerce post-prépa. Ces dernières sont regroupées dans deux concours communs : la Banque commune d'épreuves ou BCE (19 écoles) et Ecricome prépa (cinq écoles). En fonction de vos candidatures, vous devrez composer sur différentes épreuves écrites, propres à ces écoles.

À noter : les cinq écoles membres d'Ecricome prépa réservent chaque année des places pour les élèves issus de prépa lettre. Et, à partir de 2023, une dizaine d'écoles de commerce de la BCE ont aussi choisi de conserver des places spécifiques pour les candidats de prépa L. Les candidats ne seront donc plus classés avec les prépas éco.

Des épreuves fondées sur le programme de prépa littéraire

Ces épreuves se basent sur votre programme de prépa, mais présentent des formats différents de ceux des ENS. "Les dissertations des ENS durent six heures alors que celles des prépas éco ont un temps plus limité. Une fois décidée, j'ai charbonné, car je ne me sentais pas très préparée. Les professeurs nous ont accompagnés", explique Manon.

La seconde quinzaine du mois d'avril, vous aurez une semaine de concours ENS, puis, après quelques jours de pause, une autre semaine pour les écrits d'écoles de management.

Après les résultats d'admissibilité, les littéraires - comme les candidats issus de prépa éco - prennent rendez-vous pour les entretiens de personnalité, sur les campus des écoles qui ont lieu de la mi-juin à début juillet.

Un exercice auquel il faut se préparer, en réfléchissant à son parcours et à ses projets et en se renseignant sur chaque école. S'entraîner avec des professeurs ou des proches permet de mettre toutes les chances de son côté.

S'adapter à une nouvelle filière

Admise dans plusieurs écoles, Valentine a dû faire un choix. Elle porte sa décision pour Grenoble EM, où elle "s'est sentie bien" : "J'avais envie d'étudier dans une autre ville que Nantes, où j'avais suivi ma scolarité. Et puis, j'ai entendu parler des doubles diplômes proposés par Grenoble EM. Cela a beaucoup compté !"

En parallèle de sa première année à Grenoble EM, elle décide donc de s'inscrire en L3 de lettres modernes afin de "prolonger un peu ma prépa littéraire". Une manière aussi de rester "stimulée intellectuellement".

Par ailleurs, certaines écoles de commerce proposent aux élèves de prépa A/L un accompagnement spécifique. À l'Edhec, une vingtaine d'heures est prévue pour ces élèves. "Nous les remettons à niveau dans les matières quantitatives : finance, économie, analyse de données, etc. en première année", indique Hugues Contant, directeur du développement stratégique des admissions à l’Edhec.

Préparer le financement de son école de commerce

Contrairement aux élèves de prépa éco - dont l'objectif est d'intégrer une école de commerce dès le début de leur formation -, les étudiants de prépa littéraires n'ont pas forcément eu deux ans pour réfléchir au financement de leurs études. Un point à avoir en tête pour défricher les solutions possibles (alternance, emprunt).

"La plupart des écoles de commerce proposent des opportunités qui peuvent convenir à de nombreux khâgneux. Je leur conseille donc de considérer la question et de l'aborder avec l'esprit ouvert", conclut Hugues Contant.
Vous souhaitez définir votre projet d’orientation ?

Rendez-vous au Salon de l’Etudiant de chez vous et trouvez votre formation ! J’y vais.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !