Après deux années de pandémie qui ont bouleversé le secteur, 2022 a été celle du retour à la normale pour le monde du tourisme. La reprise de l’activité est confirmée, même si les principaux indicateurs observés au niveau national – nombre de visiteurs, taux d’occupation des chambres d’hôtel, nombre de passagers dans les aéroports… – restent inférieurs à ceux qui avaient été constatés en 2019, année de référence avant la crise sanitaire. Les recettes touristiques devraient tout de même atteindre 50 milliards d’euros en 2022.
Parmi les grands gagnants de 2022 figurent les campings. Pendant l’été, ils ont enregistré des fréquentations record (+ 7,5 % par rapport à 2019). Envie de nature relancée depuis les confinements, budgets plus serrés, regain du tourisme de proximité : l’« hôtellerie de plein air » attire aussi une nouvelle clientèle car elle monte en gamme, avec de plus en plus d’hébergements en dur, des piscines toujours plus pharaoniques…
Les parcs d’attractions, autre forme de tourisme de proximité, ont aussi été à la fête tout au long de l’année. En Ile-de-France, Aventure Floréval et Winnoland ont connu des hausses de fréquentation de 27 % et 29 % par rapport à 2019, selon le bilan du comité régional du tourisme (CRT). En Loir-et-Cher, les pandas du zoo de Beauval n’ont jamais été observés par autant de monde : le site et ses hôtels ont accueilli deux millions de visiteurs en 2022 (+ 25 % par rapport à 2019). Du jamais-vu.
Taux d’occupation encore inférieurs
Les parcs de loisirs de la Compagnie des Alpes (Parc Astérix, Futuroscope…) enregistrent aussi des performances exceptionnelles avec dix millions de visiteurs, soit 6 % de plus qu’avant la pandémie. Et même si le prix des billets a beaucoup augmenté, les touristes dépensent encore plus que d’habitude lors de leur passage (dans l’hôtellerie, les boutiques, la restauration…), note la Compagnie des Alpes.
A contrario, les principaux monuments parisiens se sont désengorgés en 2022, notamment en raison de l’absence de la clientèle asiatique. Le Musée du Louvre a compté 20 % de visiteurs en moins par rapport à 2019. Versailles a vendu 17 % de billets en moins.
Avec un tiers de pèlerins en moins par rapport à l’avant-pandémie, Lourdes (Hautes-Pyrénées) respire. Mais dans la cité mariale, de nombreux établissements hôteliers se trouvent en difficulté.
Au niveau national, les taux d’occupation dans les hôtels ne sont pas revenus à leurs niveaux de 2019 (– 4,4 points, selon le bilan annuel du cabinet MKG). Il faut dire que les prix des chambres ont beaucoup augmenté (+ 14 % depuis 2019), plus vite que l’inflation. L’hôtellerie de luxe détient la palme des plus fortes hausses des tarifs (+ 23 %), portée par une clientèle peu sensible aux prix. Dans ce secteur, le revenu par chambre s’est envolé ; les projets d’ouvertures se multiplient.
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