
Dans la salle des maîtres de l’école de Thierry Pajot, depuis plusieurs semaines, il n’est plus question de Covid-19 comme ces trois dernières années, de revalorisation salariale ou de pénurie d’enseignants. Il est question de départ à la retraite. « Chacun se demande quand il pourra partir après la réforme et avec quelle décote, tout le monde fait des simulations en ligne », relate ce directeur d’école niçois.
A 59 ans, celui qui est aussi secrétaire général du Syndicat des directrices et directeurs d’école fera partie des premières générations d’enseignants concernées par la réforme des retraites voulue par le gouvernement et présentée lundi 23 janvier en conseil des ministres. Elle prévoit un recul progressif de l’âge légal de départ de 62 ans aujourd’hui à 64 ans en 2030. Elle augmente également la durée de cotisation pour bénéficier d’une pension à taux plein : de quarante-deux ans aujourd’hui à quarante-trois ans en 2027. M. Pajot a beau avoir toujours pensé « garder son poste tant qu’[il] aura[it] la santé », il s’envisage davantage comme directeur à temps plein que devant une classe après 62 ans : « J’ai 31 élèves dans mon CM2 aujourd’hui, et 17 nationalités différentes. Ça demande beaucoup… Est-ce que je serai encore en capacité de faire ça longtemps ? »
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