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Réforme des retraites : les femmes, grandes perdantes

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Les inégalités de salaire et de carrière que subissent les femmes tout au long de leur vie active se répercutent sur le montant des pensions et l’âge de départ. Le projet du gouvernement va les pénaliser davantage que les hommes.
par Anne-Sophie Lechevallier
publié le 27 janvier 2023 à 20h30

Qui aurait pu le prédire ? Cette fois, Emmanuel Macron lui-même. Dans une salle des fêtes de Rodez dans l’Aveyron, le 3 octobre 2019, le chef de l’Etat tient un énième «grand débat», le premier consacré au thème des retraites. Il envisage encore de passer à un système à points «qui sera», promet-il, «plus favorable aux femmes». Il dit tout le mal qu’il pense alors de la situation actuelle : «Aujourd’hui le système, il est injuste quand on travaille et qu’on est une femme, il l’est encore plus quand on est à la retraite.»

Trois ans et quatre mois plus tard, réélu pour un second mandat, le même Emmanuel Macron a enterré ses idées de réforme systémique. Il compte faire adopter, avec les voix de la droite, un projet de loi prévoyant à la fois de retarder l’âge légal de départ de 62 à 64 ans d’ici à 2030 et de porter à 43 annuités la durée de cotisation requise afin de prétendre à un taux plein, plus rapidement que prévu. Du grand classique. Une réforme paramétrique, comme la plupart des précédentes, avec laquelle 11,8 milliards d’euros d’économies sont escomptées en 2030. Parmi les membres du gouvernement, la plupart s’évertuent à asséner qu’il n’y aura «pas de perdants» (Olivier Dussopt, ministre du Travail, dans le Journal du dimanche), voire que seront ainsi réduites «les inéga

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