Loin d’une image d’Epinal qui cantonnerait le pharmacien à la délivrance de médicaments, les spécialités sont multiples à l’hôpital comme dans l’industrie, et offrent de nombreuses carrières pour ceux qui ont finalement choisi de suivre des études de pharmacie.
L’hôpital forme et recrute deux profils de pharmaciens : les biologistes et les hospitaliers. Les deux spécialisations sont intégrées à l’issue de la 5e année, sur concours. Les étudiants deviennent internes et s’engagent pour un 3e cycle d’études de quatre à cinq ans. « Les biologistes sont ceux qui, après l’analyse d’un prélèvement, infirment ou confirment le diagnostic d’un médecin », décrit le docteur Damien Talon, praticien hospitalier, responsable de l’unité de stérilisation centrale de l’hôpital Cochin à Paris. Au-delà de l’identification des soins à apporter aux patients, ces biologistes, hyperspécialistes, collaborent ou dirigent des travaux de recherche.
L’hospitalier, quant à lui, assure la logistique des produits de santé (médicaments, prothèses médicales, etc.). Il est chargé de la passation des marchés avec les fournisseurs, de la gestion des stocks et des équipes. En tant que soignant, c’est aussi son service qui analyse les prescriptions et s’assure de leur observance. Il est également chargé des règles d’hygiène et de la stérilisation des instruments chirurgicaux et des dispositifs médicaux. Enfin, il s’assure de la fabrication et de la centralisation des médicaments à risques comme ceux utilisés en chimiothérapie. « Il protège ainsi les autres professionnels de santé et les patients. C’est le gardien des poisons », illustre Damien Talon.
Un soignant de première ligne
Mais ces « poisons » nécessaires, il faut les réaliser, prouver leurs bénéfices sur la santé et convaincre les autorités de leur mise sur le marché. Là encore, les pharmaciens sont à la manœuvre. Un 3e cycle court d’une année est recommandé aux étudiants qui envisagent une carrière dans l’industrie, en préparant en parallèle un master dans une école d’ingénieurs ou une école de commerce.
Les laboratoires pharmaceutiques et les producteurs de dispositifs médicaux ont besoin de ces compétences spécifiques. « L’accès au marché des médicaments et des dispositifs médicaux est réglementé, corseté par les Etats, expose Fréderic Jallat, directeur scientifique du mastère spécialisé en management pharmaceutique et des biotechnologies de l’Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP). Les règles à respecter sont extrêmement strictes et les produits sont complexes et technologiques. »
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