Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Bac 2023 : pour passer les épreuves de spécialité en mars, « on court après chaque heure »

Pour la première fois depuis la réforme de l’examen, les lycéens vont passer dans quelques semaines leurs épreuves de spécialité, qui comptent pour près d’un tiers de leur note de bac et figureront dans leur dossier Parcoursup. Selon une large partie de la communauté éducative, cela reste « une absurdité pédagogique ».

Par 

Publié le 31 janvier 2023 à 06h46, modifié le 31 janvier 2023 à 10h20

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Les enseignants de terminale et leurs élèves comptent les semaines qui les séparent des épreuves de spécialité du « nouveau » baccalauréat. Annulées en 2020 et repoussées en 2021 en raison de la pandémie de Covid-19, ces épreuves, piliers de la nouvelle mouture de l’examen réformé par Jean-Michel Blanquer, auront lieu pour la première fois à la fin du mois de mars.

Elles sont cruciales pour les lycéens : elles comptent pour 32 % de leur note de bac, et elles figureront – pour la première fois – dans leur dossier Parcoursup, où elles seront scrutées par les formations de l’enseignement supérieur. C’est d’ailleurs la raison de leur organisation au cours de l’année scolaire. Mais, au sein des lycées, ce calendrier serré bouscule le quotidien des quelque 500 000 élèves de terminale et leurs enseignants.

« En plus du programme très dense, les exercices attendus nous obligent à répondre aux mêmes exigences méthodologiques que pour un examen du mois de juin, mais avec un trimestre de moins ! », s’emporte Benjamin Quennesson, membre de l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales et exerçant en terminale à Arras.

Les enseignants interrogés, quelle que soit leur discipline, décrivent ainsi un « rythme effréné » – voire « infernal » –, une année « millimétrée », et une pression plus importante que celle à laquelle ils ont toujours été habitués dans une classe aussi lourde d’enjeux que la terminale. Les aménagements de programmes annoncés fin septembre 2022 dans certaines spécialités n’y ont rien changé. « On est dans une urgence majeure pour finir et ça génère beaucoup de stress chez nous comme chez les élèves », raconte Mathilde Gambrelle, qui enseigne la spécialité histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques à Guingamp (Côtes-d’Armor).

« Finir à coups de polycopiés »

Pour être prêts à des épreuves de bac en cinq mois, les professeurs l’assurent, ils n’ont d’autre choix que d’avancer au pas de charge, quitte à brusquer le rythme des apprentissages de leurs élèves, et à déporter sur le travail à la maison les entraînements qui ne peuvent pas être faits en classe. « On n’a pas le temps de faire de détours, je suis sans arrêt en train de retravailler les cours pour aller plus vite sans rien oublier, mais c’est dur à mener, et difficile à assimiler pour les élèves », constate Didier Roux, qui enseigne l’histoire-géographie à Vesoul.

Si certains craignent de devoir « finir à coups de polycopiés », la plupart assurent cependant que le programme sera bien bouclé d’ici aux épreuves, même « sur le fil ». Mais pour y parvenir, « on court après chaque heure », résume Stéphanie Doret-Guerre, professeure de mathématiques à Vincennes (Val-de-Marne) et membre de la commission lycée de l’association des professeurs de la discipline, qui admet « s’excuser » auprès de ses élèves d’avancer si rapidement. Il y a quelques jours, elle a repris le séquençage de ses séances jusqu’au 20 mars, date des premières épreuves. « Il ne faut pas que je tombe malade, ou que l’un de mes enfants tombe malade, sinon je ne sais pas comment ça va passer », souffle-t-elle.

Il vous reste 65.91% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.