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En panne de vocations, la pharmacie sous tension
En concurrence avec médecine ou odontologie, la pharmacie est toujours plus négligée par les étudiants en première année d’études de santé. La filière souffre d’un déficit d’image et les professionnels s’inquiètent de la raréfaction de pharmaciens diplômés.
Anna Wanda Gogusey

La pénurie de diplômés en pharmacie inquiète la profession

Par 
Publié le 31 janvier 2023 à 05h00, modifié le 09 février 2023 à 16h56

Temps de Lecture 6 min.

Si d’aventure un lycéen venait à chercher sur Parcoursup le cursus lui donnant le meilleur « taux d’accès » aux études de pharmacie, la plate-forme d’orientation lui proposerait comme premier choix une licence « tourisme - hospitalité » à l’université d’Angers, puis en deuxième une licence d’histoire à l’université de Brest, et en troisième une licence « langues, littératures et civilisations étrangères et régionales » montée par l’Institut national des langues et civilisations orientales à Paris. La machine à simplifier l’orientation des élèves du secondaire est un peu perdue. « Il n’y a pas pharmacie sur Parcoursup, s’agace Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Vu du lycée, c’est une invisibilisation complète de nos métiers. »

A la rentrée universitaire 2021, une année après la mise en place de la réforme d’entrée aux études de santé, les facultés de pharmacie comptaient 163 places vacantes en deuxième année – sur près de 4 000. Un coup de semonce qui est resté sans écho : douze mois plus tard, la situation s’est même largement aggravée. A la rentrée 2022, moins de 50 % des places offertes étaient pourvues dans les facultés de Caen, Bordeaux, Poitiers, Reims, et la grande majorité des établissements n’a pas fait le plein. Faute de candidats, 1 100 places sont restées vides, soit 27 % sur l’ensemble du territoire.

Les professionnels du secteur s’inquiètent des conséquences de cette désaffection et pointent du doigt l’organisation des études de santé, qui priverait la pharmacie de ses forces vives : la jeunesse. « Le système est d’une complexité monstrueuse », reconnaît, impuissant et désolé, Gaël Grimandi, président de la Conférence des doyens des facultés de pharmacie de France. Depuis 2020 et l’enterrement de la première année commune (postbac) aux études de santé (Paces), dont la sélection excessive laissait sur le carreau de nombreux étudiants brillants, deux voies ont été recréées – le parcours d’accès spécifique santé (PASS) et la licence avec option accès santé (L.AS) – pour permettre l’accès aux formations de médecine, de maïeutique, d’odontologie et de pharmacie (MMOP).

En PASS, l’étudiant suit des cours en santé (sa « majeure »), avec, en plus, une mineure de son choix (droit, psychologie, langues, histoire…). Si, à la fin de l’année, il n’est pas reçu dans l’une des filières médicales mais qu’il a bien les soixante crédits qui valident son année, il poursuit en deuxième année de licence de sa mineure, le redoublement n’étant plus possible. Il sera alors en L.AS 2 : le droit, la psychologie ou les langues prendront le dessus par rapport à ses enseignements de santé, et il aura de nouveau la possibilité de passer le concours MMOP en fin de deuxième ou troisième année.

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