La France manque de formations en IoT et en robotique

Chef de projet digital, développeur full stack, expert en cybersécurité… Ce sont les rois du pétrole, ceux que les entreprises s'arrachent selon le nouvel Observatoire national des besoins en compétences et en formations numériques. Mais à l'avenir, c'est dans l'internet des objets et la robotique que le manque de formations se fera le plus criant.

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La France manque de formations en IoT et en robotique

La pénurie de compétences perdure dans les métiers du numérique. En parallèle, l'offre de formations n'est pas toujours adaptée aux besoins. C'est pour éclairer cette problématique que la Grande École du Numérique (GEN) lance son observatoire des besoins en formations et en compétences numériques.

Ce groupement d'intérêt public créé par le gouvernement en 2015, a pour but d'apporter une réponse à ces besoins, tout en favorisant la formation et l’insertion sociale et professionnelle des personnes éloignées de l’emploi, en particulier les jeunes, les femmes et les habitants des quartiers prioritaires.

Chef de projet digital, un métier en forte tension

En décembre 2022, selon une étude de l’OCDE et Randstad, le nombre d’offres d’emploi en France dans les métiers du numérique a augmenté de 66% en 4 ans. Les besoins en recrutement s'expliquent par la transformation numérique de l'économie, mais aussi par le turnover important dans la Tech, secteur où 25 à 30% des salariés changent de poste chaque année.

Parmi les métiers regroupés en six familles par la GEN, ce sont les postes de pilotage et de gestion qui sont le plus en tension. Ces métiers représentent un quart des offres d'emploi publiées, à équivalence avec la famille de métiers "sécurité, réseau, cloud et télécoms". Dans le détail, c'est le poste de chef de projet digital qui est le plus recherché, un poste de chef d'orchestre faisant la jonction entre le marketing, la technique et la production. Or, la GEN déplore un nombre de formations relativement réduit dans ce secteur.

Les besoins en maintenance des réseaux ont doublé

Dans la deuxième famille "sécurité, réseau, cloud et télécoms", les besoins ont augmenté durant la crise sanitaire, notamment au niveau bac+2 (techniciens). Les besoins en maintenance des réseaux ont en effet doublé entre 2019 et 2022 selon l’Observatoire des métiers de l’IMT-Institut Mines-Télécom. Et si c'est dans ce secteur que la GEN dénombre le plus de formations, elles ne sont pas vraiment adaptées aux besoins des entreprises en matière de cloud et de cybersécurité. Ce sont pourtant les métiers de la cybersécurité qui devraient connaître la plus forte croissance dans les années à venir.

Les compétences – et plus spécifiquement la double compétence technique et télécoms - font également défaut dans un autre secteur porteur, la 5G, où l'OPIIEC (Observatoire des métiers du numérique, de l’ingénierie, du conseil et de l’évènement) attend 100 000 créations d'emplois d'ici 2027.

Pas assez de profils expérimentés en data

Dans la famille de métiers "développement, test et Ops", la 3e qui concentre le plus de besoins, il existe un décalage entre le nombre élevé de formations disponibles et les recherches des entreprises, qui veulent dénicher des développeurs "full stack" (back end et front) alors que ces formations sont en train de disparaître selon des experts interrogés par la GEN. Le nombre de langages à maîtriser devient trop important, d'où le déséquilibre entre l'offre et la demande.

Vient ensuite la famille de métiers dans la data, l'IA et l'IoT, qui connaît la plus forte croissance du nombre d'offres d'emploi publiées sur la fin 2022 début 2023. Des métiers qui requièrent souvent des profils expérimentés, et c'est là que le bât blesse, dans la mesure où les formations en data ont démarré vers 2014. Le goulot d'étranglement devrait se résorber progressivement. L'observatoire souligne aussi que le data analyst est le nouveau "développeur junior", et que c'est dans l'IoT et la robotique qu'il faudrait créer le plus de formations. "L'IoT va être très porteur grâce à la 5G et la greentech, avec des métiers protéiformes", commente la GEN.

Pour construire la partie "formations" de son observatoire, la GEN s'est basée sur les formations initiales répertoriées par l'Onisep, les formations continues de la base de données CARIF-OREF, et les formations éligibles à Mon Compte Formation.

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