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BAIXAS, FRANCE. JANVIER 2023.
L'Interconnexion électrique France-Espagne, connue aussi sous son nom de projet INELFE (acronyme pour INterconnexion ELectrique France-Espagne), est une ligne à courant continu à haute tension reliant le poste électrique de Baixas en France à celui de Santa Llogaia en Espagne. La liaison est réalisée à l'aide de deux câbles électriques en parallèle de tension ±320 kV, d'une longueur d'environ 65 km. 
En raison de ses caractéristiques techniques et pour réduire les pertes électriques dues au transport souterrain, l’interconnexion Baixas-Santa Llogaia fonctionne sous courant continu, au lieu du courant alternatif utilisé classiquement sur les autres réseaux. Cela suppose l’installation d’un dispositif de conversion du courant électrique à chaque extrémité de la ligne. C’est pourquoi il a été nécessaire de construire une station de conversion à Baixas et à Santa Llogaia. Ici celle de Baixas. 

L’interconnexion permet d’échanger 2800 mega watts ce qui correspond à la consommation de 2,8 millions de foyers ou la production de deux réacteurs nucléaires. 
Ce projet a trois fonctions principales:
- sécuriser l’alimentation entre les pays
- aider la transition énergétique en recherchant les énergies les plus decarbonnées en Europe (si pas de vent en Allemagne et soleil en Espagne ou au contraire) 
- faire profiter des meilleurs prix à tous les européens.
JULIEN GOLDSTEIN POUR « LE MONDE »

Transition énergétique : le défi d’une électrification de la France d’ici à 2050

Par 
Publié le 02 février 2023 à 05h06, modifié le 03 février 2023 à 10h05

Temps de Lecture 11 min.

Le XXIe siècle sera électrique, ou ne sera pas. Thomas Veyrenc, ingénieur de CentraleSupélec et diplômé de Sciences Po, pilote les prévisions parmi les plus sensibles en France. Sous sa direction, au cœur du quartier de La Défense, à Paris, 150 ingénieurs et économistes analysent des quantités considérables de données, économiques, sociétales, météorologiques, physiques, minières, hydrologiques, climatiques, industrielles, afin d’éclairer les choix énergétiques de la France pour les prochaines décennies. « Une machine à simuler », dit-il dans un sourire.

Son employeur, dont il est directeur exécutif stratégie et prospective, est une entreprise habituellement discrète, sinon secrète, à la gouvernance atypique, à l’actionnariat dormant, longtemps demeurée dans l’ombre de la puissante EDF, mais dont le poids stratégique va s’accentuer avec la dramatisation des enjeux énergétiques et l’engagement de décarbonation du pays d’ici à 2050.

Bienvenue chez RTE, pour Réseau de transport d’électricité, 9 500 salariés, 106 000 kilomètres de lignes à très haute tension, 250 000 pylônes, plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et la mission d’anticiper les avenirs énergétiques, exercice aussi délicat que stratégique, qu’il s’agisse des éventuelles coupures d’électricité de l’hiver 2022-2023 ou du visage de la France dans vingt ans.

« Les pédagogues d’une société décarbonée »

En fin d’entretien, quand la prudence s’estompe un peu, malgré les deux conseillères en communication mobilisées, Thomas Veyrenc livre son intime conviction, colonne vertébrale de la prochaine étude de RTE, qui devrait à nouveau bousculer les débats d’ici à juin : la France doit se préparer urgemment à un plan massif d’électrification et donc à des choix industriels drastiques dans un temps très court.

Car il va falloir que les filières – dans le nucléaire, les énergies renouvelables et les infrastructures – montent en cadence de façon spectaculaire pour absorber le choc à venir du remplacement des énergies fossiles consommées sur le territoire.

Sur le site de l’interconnexion électrique France-Espagne, à Baixas (Pyrénées-Orientales), le 19 janvier 2023.

C’était déjà, en partie, l’objet des travaux publiés par RTE en octobre 2021, sous le nom de « Futurs énergétiques 2050 ». Soit près de 1 000 pages d’anticipation, denses, argumentées, des scénarios envisageables pour que le pays atteigne son objectif de neutralité carbone, bien au-delà des débats habituels entre chapelles concurrentes sur le nucléaire, le pétrole, le gaz ou les énergies renouvelables. Ces travaux avaient, très distinctement, formé la charpente du discours du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, le 10 février 2022, à Belfort, lors de ses annonces sur la politique énergétique française et la relance du nucléaire.

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