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Dans les hypokhâgnes, « les candidatures affluent »

Moins élitistes et plus ouvertes au niveau des débouchés, les classes préparatoires littéraire aux grandes écoles captivent, par leur approche pluridisciplinaire, une jeunesse qui privilégie la curiosité aux parcours linéaires.

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Publié le 03 février 2023 à 07h00, modifié le 03 février 2023 à 16h05

Temps de Lecture 5 min.

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Ils souhaitent devenir traducteurs, avocats, chercheurs, ou travailler dans l’humanitaire. Ils n’ont pas choisi les mêmes spécialités au baccalauréat. Et pourtant, les voilà tous réunis au même endroit : la classe préparatoire littéraire. « A l’inverse de la fac, ici on ne se spécialise pas. On se laisse beaucoup de portes ouvertes », résume Justine Roca. Etudiante en classe préparatoire littéraire aux grandes écoles (CPGE) au lycée Henri-Poincaré de Nancy, la jeune fille de 19 ans aimerait travailler dans l’édition.

« Quelques professeurs continuent de nous dire qu’il faut viser la voie royale, à savoir l’Ecole normale supérieure (ENS), mais la vérité c’est que la classe préparatoire offre quantité de débouchés qu’on ne soupçonne même pas, des écoles de commerce aux instituts d’études politiques (IEP) », abonde son camarade Paul Hacquin. L’étudiant de 19 ans souhaiterait à terme étudier au Celsa, l’Ecole des hautes études en sciences de l’information et de la communication.

Après s’être longtemps concentrée quasi exclusivement à la préparation des concours pour intégrer les Ecoles normales supérieures, la classe préparatoire littéraire a ouvert ses horizons, et attire de plus en plus d’étudiants. Le lycée Poincaré a ainsi reçu à la rentrée 2022 près de 1 000 candidatures, contre moins de 650 en 2019. Les candidatures au lycée Louis-le-Grand ont elles aussi considérablement augmenté, passant de 1 899 candidats qui ont confirmé leurs vœux en 2020, à 2 572 en 2021. D’après Joël Bianco, proviseur du lycée Louis-le-Grand, cet engouement s’est fait sentir dès l’apparition du Covid-19 : « Les classes préparatoires n’ont pas fermé pendant le confinement, c’était rassurant. Aujourd’hui, les CPGE économiques souffrent de la montée en puissance des formations postbac en management ou commerce, jugées plus accessibles. Personne en revanche ne concurrence les classes préparatoires littéraires. »

L’engouement se confirme au niveau national : à la rentrée 2021, selon les chiffres de la DEPP, la filière littéraire des CPGE est la seule qui enregistre une légère hausse du nombre d’étudiants (+ 1,2 %), alors que les filières économiques et scientifiques connaissent une baisse des effectifs.

30 % de boursiers aujourd’hui

Longtemps taxée d’élitiste, la prépa littéraire épouserait-elle enfin l’air du temps ? Elitiste, elle l’est encore car les catégories les moins favorisées restent peu représentées en classe prépa : on y compte 7 % d’enfants d’ouvriers et 11 % d’enfants d’employés, contre près de 52 % d’enfants de cadres supérieurs, soit deux fois plus que leur part dans la population des élèves, rapporte l’Observatoire des inégalités. En outre, ces étudiants « coûtent » cher : en 2019, l’Etat a dépensé en moyenne 15 710 euros pour un élève de CPGE, contre 10 110 euros pour un étudiant à la fac.

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