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L’Ecole polytechnique mise sur une opération séduction pour tenter de s’ouvrir à d’autres types de lycéens

Depuis 2020, la prestigieuse école a mis en place son propre dispositif d’égalité des chances, l’opération « Monge », avec des résultats contrastés, critiqués par certains chercheurs.

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Publié le 20 janvier 2023 à 05h45, modifié le 23 février 2023 à 11h34

Temps de Lecture 4 min.

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Des élèves de l’Ecole polytechnique assistent à une cérémonie à l’Arc de triomphe, à Paris, le 11 novembre 2019.

Il est 8 h 30. La sonnerie retentit dans le grand hall d’entrée du lycée Monge de Savigny-sur-Orge, dans l’Essonne. Sac à dos sur les épaules, Leila, en 1re générale, se dépêche de rejoindre la salle de conférences pour assister à la présentation organisée par l’Ecole polytechnique dans le cadre de l’opération « Monge ». Ce dispositif, créé en 2020, consiste à mobiliser les élèves polytechniciens de première année, durant leur période de formation humaine et militaire, pour promouvoir les filières scientifiques d’excellence dans tous les lycées de France afin de favoriser l’égalité des chances.

En 2021, l’opération « Monge » a permis de sensibiliser 21 000 lycéens dans 420 lycées sur tout le territoire. Mais le défi reste immense.

D’après une étude publiée en 2018 par Nicolas Berkouk, ancien élève de l’X, et son professeur Pierre François, plus de 81 % des admis à Polytechnique au début des années 2010 avaient un père cadre ou ayant une profession intellectuelle supérieure. A l’inverse, les enfants d’ouvriers ou d’employés ne pesaient que pour 3,4 % dans les effectifs, alors qu’ils représentaient plus de 38 % de la population de cette classe d’âge.

Ce matin-là, quarante-trois lycéens, dont seulement sept filles, remplissent les rangées de chaises en bois. Aucun littéraire dans le lot. Vingt et un d’entre eux sont en terminale générale, avec comme spécialités sciences physiques et chimiques, mathématiques, sciences de la vie et de la terre ou numérique et sciences informatiques ; six suivent une terminale technologique tandis que seize sont inscrits en 1re générale, avec une spécialité scientifique. Leila, elle, ne sait pas encore ce qu’elle veut faire plus tard. Une école d’ingénieurs ? « Pourquoi pas ?, assure-t-elle, mais j’attends d’avoir plus d’informations pour prendre ma décision. »

Au lycée Monge, 338 élèves sur 1 420 sont boursiers

Nathalie Eymard, proviseure adjointe par intérim, demande le silence. « Qui a déjà entendu parler de Polytechnique ? », lance-t-elle à la cantonade. Moins d’une dizaine de mains se lèvent dans la salle. Rien d’étonnant. Avec 338 boursiers sur 1 420 élèves, le lycée Monge est l’établissement qui compte le moins d’élèves issus d’un milieu social favorable à la réussite scolaire dans le département de l’Essonne.

Pas de quoi décourager Pierre-Antoine Mangoni, le jeune polytechnicien de 20 ans chargé d’animer la conférence. Décontracté, le jeune Corse, fils d’un couple d’ingénieurs territoriaux, commence en déroulant brièvement son parcours : collège et lycée publics à Ajaccio, bac scientifique option sciences de l’ingénieur, puis prépa MPSI au lycée Masséna, à Nice. « En terminale, je sentais que je n’étais pas au maximum de mes capacités. Comme en plus, je ne savais pas trop ce que je voulais faire de ma vie, je me suis inscrit en prépa pour me challenger et me laisser le temps de trouver ma voie. Cela m’a permis d’apprendre à travailler beaucoup et de manière efficace. »

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