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Avec trois nouveaux masters à l’université, l’histoire part à la conquête du grand public

Le succès des comptes de vulgarisation sur les réseaux sociaux a inspiré la sphère universitaire française. Depuis la rentrée 2022, trois masters proposent de former les étudiants à l’« histoire pour le grand public ».

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Publié le 04 février 2023 à 14h00, modifié le 04 février 2023 à 14h38

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Extrait de programme de Benjamin Brillaud, sur la chaîne « Nota bene »

Comprendre en cent quatre-vingts secondes une thèse sur l’appropriation politique de la figure de la déesse Athéna au XIXe siècle. Revenir sur la mort d’Anastasia Romanov dans une vidéo de douze minutes. Retracer l’histoire de la retraite en France grâce à une série de tweets. Depuis quelques années, ce type de contenus qui font de la vulgarisation historique dans des formats courts et pop se multiplient sur les réseaux sociaux.

Cette pratique porte un nom : l’« histoire publique ». La discipline, venue des Etats-Unis, propose de faire sortir l’histoire de son cadre académique pour la rendre accessible au grand public, sans rien perdre de son acuité scientifique. En France, elle s’est d’abord développée sans dire son nom, dans des médias comme la revue mensuelle L’Histoire, l’émission de radio « La Fabrique de l’histoire », sur France Culture, ou dans des documentaires à la télévision puis sur les réseaux sociaux. Mais, en 2015, l’histoire publique est devenue une véritable discipline académique avec l’ouverture d’un master spécifique à l’université Paris-Est-Créteil (UPEC). Sept ans après sa création, il reçoit chaque année une centaine de candidatures pour douze places en M1 et vingt en M2.

Inspirés par ce dernier et par la multiplication des contenus de vulgarisation historique sur les réseaux sociaux, deux nouveaux masters d’histoire publique ont ouvert en septembre 2022, à l’Institut national universitaire Champollion, à Albi, et à Nantes Université. « Nous nous sommes aperçus que les étudiants en histoire allaient moins naturellement vers la bibliothèque pour se renseigner sur un sujet, mais plutôt sur leur application de podcast ou sur YouTube. On ne pouvait pas passer à côté de cette tendance », admet Sandrine Victor, maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’institut d’Albi et coresponsable du tout nouveau master d’histoire publique.

Echapper à l’enseignement

Car le phénomène est devenu incontournable. Sur YouTube, la chaîne de vulgarisation historique de Benjamin Brillaud, « Nota bene », a dépassé les deux millions d’abonnés à l’été 2022. Lui n’a pas fait d’études d’histoire, mais il est assisté par des historiens pour écrire ses vidéos. La plus populaire, sur le sexe au Moyen Age, atteint 8,5 millions de vues. Pour ne citer qu’elles, la chaîne de Charlie Danger, « Les Revues du monde », approche le million d’abonnés (940 000), et celle de Manon Champier, « C’est une autre histoire », dépasse les 650 000, avec plusieurs vidéos à un ou deux millions de vues. De nombreux étudiants ont d’ailleurs entendu parler pour la première fois d’histoire publique… en regardant une vidéo de la chaîne « Nota bene ».

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