Dans le numérique, "on ne peut pas se permettre de se passer des talents féminins"

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Dans le numérique, "on ne peut pas se permettre de se passer des talents féminins"

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En 2019, seulement 28% des élèves ingénieurs sont des filles en France
En 2019, seulement 28% des élèves ingénieurs sont des filles en France
© Getty - Jessie Casson

À l'occasion des premières Assises nationales de la féminisation des métiers et filières numériques ce jeudi à Paris, l'association Femmes@Numérique rappelle qu'il y a urgence à former des ingénieures et développeuses pour que la France reste compétitive dans les années à venir.

En France, il n'y a (toujours) pas assez de femmes ingénieures ou qui exercent dans les métiers du numérique. Pour y remédier, les premières Assises nationales de la féminisation des métiers et filières numériques ont lieu ce jeudi après-midi au ministère de l'Économie et des Finances, à Paris. Ces Assises sont organisées par l'association Femmes@Numérique, qui a mené une étude chiffrée sur le sujet.

28% des élèves ingénieurs étaient des femmes en 2019

Tout d'abord, rappelle l'association, *" la part des lycéennes régresse fortement dans tous les parcours scientifiques *: en 2019, la part de ces lycéennes était de 47,5% ; elle n’est plus que de 35,7% en 2021."

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Peggy Vicomte, déléguée générale de l'association Femmes@Numérique, est claire : "Il y a urgence à former nos futures ingénieures et développeuses, c'est un enjeu crucial pour l'avenir et ce sont des métiers très qualifiés et hautement rémunérateurs donc... Il faut y aller !"

En 2019, seulement 28% des élèves ingénieures étaient des filles. D'ici 2027, le gouvernement souhaite passer la barre des 40%. En 2019 toujours, seulement 16% de filles étudiaient dans le domaine du numérique et, déplore Femmes@Numérique, "à peine 15% d’entre elles évoluaient dans les fonctions techniques du numérique, qui définissent et définiront pour les années à venir le cœur de la stratégie des organisations et de l’innovation des technologies françaises".

Dans la recherche scientifique française, on compte 28% de chercheuses, soit moins que la moyenne européenne (33%). 15% des femmes ont déjà redouté, voire renoncé à s'orienter dans les filières/métiers scientifiques ou toute autre filière/métier majoritairement composé d'hommes. Ce taux s'élève à 22 % pour les 25-34 ans.

"Ça ne m'intéresse pas trop !"

Salomé, 17 ans, est élève de première et représentative de la désaffection des jeunes femmes pour les métiers d'ingénieure, développeuse ou codeuse : "Je ne me vois pas faire ingénieure et encore moins travailler dans le numérique, même si je sais que ce sont des métiers d'avenir, mais ça ne m'intéresse pas trop !"

Cette opinion est encore trop majoritaire chez les lycéennes, constate Claude Roiron, chargée par le ministère de l'Éducation nationale de promouvoir l'égalité filles-garçons : "Effectivement, trop peu de filles se destinent à ces métiers car il y a encore des stéréotypes de genre que l'institution [scolaire] et les enseignants véhiculent parfois à leur corps défendant."

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"Les garçons sont geeks, les filles ont des qualités psycho-sociales"

"Les matières scientifiques sont associées aux garçons, proches de l'image du 'geek', tandis que les filles développent des compétences psycho-sociales", analyse Claude Roiron.

Or, pour rester compétitif en France sur toutes ces technologies, il faut à tout prix susciter plus de vocations, alerte Delphine Pouponneau, directrice diversité et inclusion chez Orange : "Dans ces secteurs, on a une pénurie de main d'œuvre donc on ne peut pas se permettre de se passer des talents féminins."

Pour inciter les filles à se lancer, le groupe Télécom Orange envoie régulièrement ses techniciennes et ingénieures femmes dans les collèges et lycées pour parler de leur métier.

"Chez Orange", précise encore Delphine Pouponneau, "on a 36% de femmes au global et seulement 21% dans les métiers techniques, donc on se fixe d'atteindre le seuil de 25% de femmes dans les métiers de la tech et du numérique d'ici 2025."

Une note d'espoir

Il reste tout de même quelques raisons d’espérer une amélioration, conclut l'association Femmes@Numérique : "La croissance des effectifs féminins diplômés en France entre 2019 et 2022 est de 7% (versus 15% au niveau européen) alors que le nombre d’étudiantes dans la tech enregistrait une baisse de 2% entre 2013 et 2019 et que la moyenne des pays européens était en augmentation de 6%."

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