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Les hommes fuient les métiers qui deviennent trop féminisés

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Enseignants, pharmaciens, comptables : quand leurs professions se féminisent, les hommes ont tendance à s’en aller, craignant une baisse de salaire et de statut, analyse une étude de l’université de Zurich.
par Marlène Thomas
publié le 10 février 2023 à 8h08

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«Les femmes arrivent, quittons le navire !» Cette alerte résonne visiblement dans la tête de nombreux hommes lorsque leurs métiers se féminisent. Une récente étude de l’université de Zurich, publiée dans la revue spécialisée Social Networks, le confirme. A partir de données britanniques, le professeur en sociologie Per Block démontre que la ségrégation genrée du marché du travail ne s’explique pas seulement par des intérêts individuels prétendument différenciés entre homme et femmes, c’est-à-dire un attrait plus fort des femmes pour les métiers du care ou encore une affinité des hommes pour les professions techniques. «Les résultats montrent une tendance substantielle et claire des hommes à quitter leur emploi lorsque davantage de femmes y entrent», confirme l’étude, sans que cela puisse être imputé à d’autres caractéristiques professionnelles, à des changements de profils de compétences ou de conditions d’entrée. Ainsi, lorsque la proportion de femmes dans un emploi augmente de 10 %, la probabilité des hommes d’y rester chute d’environ 12 %. Les hommes ont deux fois moins de chance de rester dans une profession où l’afflux de femmes s’élève à 75 %

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